Après un POC à grande échelle, les chefs d’entreprise ont commencé à identifier leurs priorités stratégiques et technologiques pour lever les obstacles matériels et technologiques et améliorer le travail à distance de leurs employés.

Le recours au télétravail semble faire l’unanimité comme moyen maintenir la continuité de l’activité en cas de nouveau confinement, mais aussi comme moyen de satisfaire les nouvelles aspirations des employés. Ayant découvert les avantages personnels et professionnels du travail à domicile, les employés ont majoritairement exprimé le souhait d’intégrer ce mode de travail dans le fonctionnement routinier de l’entreprise.

Les chefs d’entreprise sont à l’aise et optimistes à l’idée d’une transition à grande échelle du travail à distance, selon une étude mondiale de Riverbed, Future of Work Global Survey 2020, qui a interrogé 700 décideurs. « À l’avenir, la majorité des chefs d’entreprise indique vouloir investir dans la technologie afin d’améliorer la performance dans le travail à distance et en attendre beaucoup en retour », explique le rapport. Selon l’étude, 95 % des chefs d’entreprise sont à l’aise avec le travail à distance de leurs employés. Bien que 69 % indiquent qu’ils n’étaient pas entièrement préparés à prendre en charge le télétravail massif au début de l’épidémie de Covid-19, les entreprises s’attendent à ce que la proportion des employés en télétravail augmente de 50 % suite au Covid-19.

Les principaux obstacles sont technologiques…

À l’échelle mondiale, grâce à l’augmentation de leur personnel à distance, les chefs d’entreprise s’attendent à des avantages à long terme pour leurs employés et pour leur chiffre d’affaires, notamment : un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée (50 %), des économies de locaux et de coûts connexes (50 %), une meilleure utilisation de la technologie (49 %) et une augmentation de la productivité (43 %).

D’après les chefs d’entreprise, les principaux obstacles pour réussir à assurer la performance des employés travaillant à distance sont technologiques. Ils incluent le besoin de technologie pour optimiser ou améliorer les performances à distance (39 % dans le monde et 50 % aux États-Unis), le Wifi domestique peu fiable (38 %) et la nécessité d’une meilleure visibilité des performances des réseaux et des applications (37 % dans le monde, 43 % aux États-Unis et 42 % en France).

… et les mesures pour les lever

Oublié les réticences au télétravail, les dirigeants sont passés à l’étape de réflexion sur la mise en œuvre du télétravail et la levée des obstacles matériels et technologiques. Parmi les principales initiatives qu’ils veulent entreprendre au cours des deux prochaines années figurent :

  • la mise à jour des stratégies et des politiques de l’entreprise relatives à l’espace de travail distant (43 %),
  • le développement de l’usage de services en ligne ou d’applications SaaS (42 %),
  • l’utilisation de logiciels pour une meilleure visibilité des performances du réseau et des applications (40 %),
  • le déploiement d’une technologie permettant d’automatiser les opérations de réseau à distance (40 %),
  • l’investissement dans les technologies et les logiciels de sécurité numérique (40 %),
  • la réévaluation ou la réarchitecture de l’environnement informatique (40 %),
  • l’investissement dans des solutions d’accélération des applications ou des réseaux (38 %).

En France, un volontarisme prudent

Le volontarisme que l’on rencontre dans les autres régions comparables est plus nuancé en France, où les dirigeants semblent avoir plus d’hésitation qu’ailleurs. Selon l’étude, les BDM (Business development manager) français restent préoccupés face au télétravail. La plupart des dirigeants français (82 %) sont à l’aise pour travailler à distance, mais ils s’attendent à une augmentation plus modeste du nombre de postes de travail à distance. Par ailleurs, les BDM français indiquent qu’en moyenne 13 % de leur équipe travaillera à distance après la Covid-19, proportion en augmentation de 45 % par rapport aux 9 % enregistrés avant l’épidémie.

En plus de ces réticences, un mal typiquement français semble frapper les entreprises hexagonales : presque toutes les entreprises françaises (98 %) citent des problèmes qui ont un impact sur l’expérience des travailleurs à distance. Les BDM signalent que les problèmes les plus courants sont les performances des employés ou le manque de productivité (47 %), une difficulté accrue à engager le dialogue avec les clients ou les consommateurs (45 %) et une augmentation de l’anxiété ou du stress (42 %).

Un peu moins de télétravailleurs en France qu’ailleurs

Pour le reste, les problèmes technologiques évoqués ne se différencient pas de ceux rencontrés ailleurs, sauf qu’ils semblent plus prégnants en France. Les BDM français citent une connexion Wifi peu fiable à la maison et une mauvaise configuration des équipements de travail, tels que les ordinateurs portables ou les appareils mobiles (44 % chacun), comme étant les plus grands obstacles, suivis par la nécessité d’une meilleure visibilité des performances des réseaux et des applications (42 %), et le besoin de logiciels ou de technologies pour optimiser ou améliorer les performances (40 %).

Seul un quart (23 %) des BDM français prévoit de faire des investissements technologiques supplémentaires au cours de l’année prochaine pour améliorer les performances du travail à distance. Les principales initiatives qu’ils prévoient d’entreprendre dans les deux prochaines années sont notamment l’augmentation de l’utilisation du cloud ou des applications SaaS (46 %), l’investissement dans les technologies et les logiciels de sécurité numérique (45 %), une meilleure visibilité des performances des réseaux et des applications (43 %), et la mise à jour des stratégies de télétravail à l’échelle de l’entreprise (42 %).