Ce n’est pas un article de sociologie que vous êtes en train de lire, mais un compte rendu d’une étude sur les habitudes et les rituels acquis après presque deux ans de réunions en distanciel.

La crise pandémique n’a pas seulement bouleversé les modes de travail, mais aussi les habitudes en réunion. Le distanciel pratiqué pendant des mois a abouti à de nouvelles normes en matière d’interactions professionnelles. Faut-il allumer la caméra ou pas ? Quel est le vêtement le plus convenable pour une visio ? Il a même fallu inventer de nouvelles compétences de management en distanciel. Pour connaître les réponses à ces questions, Zoom a mené une enquête auprès de 1 700 utilisateurs de sa plateforme de communication.

Ses experts ont recueilli des données d’utilisation anonymes, envoyé un questionnaire et regroupé un certain nombre de données, afin de déterminer comment les utilisateurs se sont connectés en utilisant Zoom, au cours de l’année écoulée. Cette étude est également, en partie, un exemple d’exploitation de la donnée générée par une plateforme mondiale comme celle de Zoom. Sur les 12 derniers mois, la plateforme a été utilisée dans près de 200 pays et territoires à travers le monde, avec une durée moyenne de 54 minutes.

Un vocabulaire propre aux réunions en distanciel

D’après les conclusions de l'étude, une réunion en distanciel idéale se tiendrait un mercredi et rassemblerait un groupe habillé de manière décontractée pour le haut et en pyjama pour le bas. Une conclusion pas du tout surprenante tant la généralisation de cette tenue standard de réunion en distanciel est universelle. En revanche, l’une des trouvailles majeures montre que la question de la caméra, allumée ou éteinte, n’en est pas réellement une pour une majorité d’utilisateurs. En effet, 63 % des utilisateurs Zoom préfèrent passer leurs appels avec leur caméra allumée.

Dans ce cas, la question du fond d’écran a été résolue par 71 % des utilisateurs : ils recourent à un fond virtuel tel que des paysages d’extérieur (26 %), un arrière-plan flouté (25 %) ou un fond d’écran aux couleurs de l’entreprise (20 %).L’étude montre également qu’un vocabulaire spécifique aux réunions en distanciel s’est développé. La palme de l’expression la plus citée revient à « vous êtes sur mute » avec 71 % des utilisateurs sondés qui disent l’avoir souvent utilisée. D’ailleurs les publicitaires n’ont pas tardé à exploiter goulument ce filon. Suivent deux autres expressions : « Est-ce que tout le monde peut voir mon écran ? » (57 %) et « Diapositive suivante, s’il vous plaît ! » (21 %).

En fin de réunion, les conventions sociales préconisent un rituel immuable de socialisation avant que chacun n’aille à son bureau. En distanciel, cela n’est pas possible. Il faut donc mettre fin à la réunion de manière ostensible et compréhensible pour tous. Les signaux faibles n’étant pas aussi bien perçus, un simple salut verbal ne semble pas suffire. Il doit être renforcé par un signe visible. C’est pourquoi 75 % des répondants disent saluer d’un signe de la main à la fin de leurs réunions.

Des apparitions intempestives, mais adorables

Si certaines révélations semblent aller de soi, bien souvent parce que nous les pratiquons tous, d’autres en revanche sont beaucoup plus surprenantes. Ainsi, 42 % des répondants utilisent leurs lits pendant les visioconférences. On imagine aisément ces sortes d’Alexandre-le-bienheureux du 21ème siècle, entourés de leur arsenal informatique et traitant leurs affaires dans leurs lits. Autre constat ahurissant : 21 % disent accomplir leurs réunions visio en courant ou en marchant. Une affirmation qui interroge sur la viabilité d’une communication lorsqu’on est à bout de souffle et haletant.

Enfin, la partie la plus « chou » de l’enquête met en scène les apparitions intempestives externes, enfant et animaux principalement, notamment ces curieux invétérés que sont les chats. Ainsi, 43 % des parents télétravailleurs ont vu leur enfant apparaître pendant une réunion, et 36 % ont été rejointes par leur animal de compagnie pendant une visio.