Une majorité de responsables d’entreprises  pensent que la mutation digitale de leur société est un enjeu essentiel et en attendent un changement significatif de leur modèle d’affaires. Il existe des contraintes comme la pénurie de développeurs seniors ou des doutes sur le ROI (Retour sur investissement).

Les incantations à opérer la transformation numérique des  organisations de travail sont fortes, tant du côté du gouvernement, que des fournisseurs de solutions technologiques mais sur le terrain, il reste des obstacles à lever. Une enquête du cabinet conseil E&Y mesure les attentes des responsables interrogés  et présente un état des lieux sur les transformations et des mutations induites par le digital entre les directions métiers et les ressources humaines et les services IT.

Les bénéfices attendus de la transformation digitale s’articulent surtout autour des nouvelles opportunités de rentabilité pour 65% des réponses, que ce soit l’engagement et la fidélisation du client - soit 30% des répondants- , de la création de nouveaux produits et services  pour 26% du panel, ou encore de la mise en œuvre de nouveaux modèles économique pour 23% des répondants.

Pour Arnaud Guinvarch, associé E&Y Consulting, le digital est une double révolution pour la DSI. La première, est celle de l’architecture du SI et notamment, la capacité à déployer rapidement de nouvelles fonctionnalités, soit par de l’intégration de nouvelles briques soit par du développement spécifique. La deuxième révolution, est celle des compétences. Selon Arnaud Ginvarch, la DSI doit-elle encore demain savoir gérer des infrastructures à l’ère des applications intelligentes et du Cloud ?

La crise sanitaire a accéléré la mutation digitale d’après le baromètre France NUM 2021 Ainsi 43% des TPE et PME ont une plateforme d’échange en ligne entre salariés contre 17 avant la crise, 33% disposent d’outils de collaboration professionnelle pour 21% avant crise. Enfin, 20% d’entre elles ont leur propre site e-commerce contre 9% avant Covid.

Des  freins à lever

La pénurie de développeurs est un leitmotiv récurrent, cité par les études des syndicats professionnels comme Numeum et le Cigref ou les cabinets conseils spécialisés. Encore faut-il préciser que ce manque de programmeurs informatiques concerne les profils seniors à fort potentiel. Les meilleurs développeurs sont ceux qui ont éprouvé leurs compétences, tout au long d’un parcours professionnel riche.  Pour attirer à nouveau les bons profils, les recruteurs doivent soigner le contenu de leurs offres d’emploi et proposer des salaires à la hauteur des exigences du marché car le rapport de force n’est pas favorable aux entreprises.  

Autre point, une vision partagée de l’organisation est indispensable mais elle est déficiente selon E&Y. Il en va de même pour la mutualisation des échanges entre les différents métiers et l'adaptation des organisations aux projets digitaux. Cette difficulté à prioriser l’enjeu des projets numériques révèle  la pléthore de sujets à prendre à bras le corps pour transformer l’entreprise.

Il reste encore des obstacles à lever pour faire aboutir des projets de mutation numérique matures.