Même si les décideurs reconnaissent les opportunités que représente l’IA, ils déclarent ne pas disposer des technologies, des compétences et de la gouvernance nécessaires pour en exploiter les possibilités.

Que ce soit dans notre vie personnelle ou dans l’infrastructure informatique des entreprises, les cas d’usage de l’IA se multiplient, et les pionniers travaillent sur des produits intelligents, simples à utiliser, et qui anticipent nos désirs et nos besoins. Cependant, même au rythme rapide de l’innovation en matière d’intelligence artificielle, la technologie est loin de se répandre aussi largement et généreusement qu’elle le devrait.

D’après une étude menée par Juniper Networks, menée auprès de 700 décideurs informatiques directement impliqués dans les plans ou les déploiements concrets d’IA/ML au sein de leur entreprise, révèle que si les consommateurs et les entreprises souhaitent utiliser davantage l’intelligence artificielle, et que de nombreux dirigeants en ont même fait une priorité stratégique pour 2021, des défis subsistent et entravent son adoption effective. Il ressort de cette étude de Juniper Networks que ce fossé réside dans trois défis, désignés par les sondés comme les principaux obstacles à l’adoption.

Le monde professionnel commence tout juste à utiliser l’IA pour automatiser les tâches quotidiennes, comme avec les chatbots pour le service client, les rapprochements bancaires et les flux de travail intelligents pour gérer les tickets de support informatique. Toujours selon l’étude de Juniper Networks, 95 % des sondés pensent que leur entreprise aurait intérêt à intégrer l’IA dans ses opérations, produits et services quotidiens. Cependant, seuls 6 % des dirigeants (soit 163 des sondés) ont déclaré avoir aujourd’hui adopté de telles solutions.

1Mettre en place les piles technologiques

Pour le premier défi technologique, les répondants ont souligné le besoin de mettre en place les piles technologiques pouvant être utilisées dans toute l’entreprise. Pour cela, il est en effet nécessaire d’investir dans des solutions cloud robustes et de préparer les bonnes données pour que l’IA puisse les utiliser, car plus de la moitié des cadres interrogés au niveau mondial ont déclaré que leur entreprise serait susceptible de collecter des informations télémétriques afin de renforcer l’IA et d’améliorer l’expérience utilisateur, tout en veillant à ce que les éléments sensibles soient protégés au cours du processus.  

2Engager les compétences requises

Plus des deux tiers des entreprises interrogées à l’échelle mondiale (73 %) éprouvent des difficultés à former et à étoffer leur personnel pour intégrer les systèmes d’IA. Par ailleurs, les responsables ont indiqué considérer comme davantage prioritaire l’embauche de personnes chargées de développer les capacités d’IA de l’entreprise (priorité n° 1) que la formation des utilisateurs finaux à l’utilisation de ces outils (priorité n° 3).

Les entreprises européennes ont ici une longueur d’avance en élargissant déjà leur vivier de talents en matière d’IA par le biais de stages et de partenariats avec des universités (43 %), un moyen d’améliorer les compétences et de développer les ressources humaines, et ce, dans une proportion plus élevée qu’en Amérique du Nord et en Asie-Pacifique.

3Assurer la gouvernance de l’IA

L’implication des fonctions transversales et de la direction est essentielle pour assurer une bonne gouvernance de l’IA. Pourtant, une approche de la gouvernance de l’IA à l’échelle de l’entreprise (surveillance et atténuation des risques de réputation, opérationnels et financiers associés à l’IA) n’en est qu’à ses débuts.

Alors que 67 % des sondés ont déclaré avoir identifié l’IA comme une véritable priorité pour l’équipe dirigeante de leur entreprise, dans le cadre de leur plan stratégique pour l’exercice 2021,une majorité (84 %) pense le parrainage et l’implication de la direction sont essentiels pour que l’IA soit intégrée dans leurs produits et services. Cependant, seulement 7 % des dirigeants ont déclaré ne pas avoir identifié un responsable de l’IA pour superviser la stratégie et la gouvernance de cette technologie à l’échelle de l’entreprise.    

L’Europe a des atouts

Tandis que de nombreuses entreprises développent des solutions d’IA dans le monde entier, les européennes sont en tête pour assurer l’intégration de la gouvernance aux systèmes. Trente-cinq pour cent des répondants européens ont témoigné d’une solide compréhension de ce qui constitue une solution d’IA robuste et efficace. Ils ont cité la disponibilité des données comme le composant le plus critique pour permettre l’adoption de ce type de technologie, là où les sondés nord-américains ont désigné les fonctionnalités des outils.

Ainsi, les entreprises européennes disposent déjà de procédures complètes de gouvernance de l’IA et des données pour se protéger des risques de pertes financières et de réputation. Cela élève leur niveau de confiance, de sécurité et d’efficacité opérationnelle pour les capacités d’IA.