Confrontées à l’arrêt brutal de leur activité au moment du premier confinement, les sociétés de conseil et d’études ont su faire preuve d’agilité et de résilience. Cependant, la crise a ouvert un nouveau champ des possibles dans lequel se trouvent des opportunités qu’elles se doivent d’explorer.

Les sociétés de conseil et d’études ont connu un arrêt brutal de leur activité au moment du premier confinement en mars 2020.Toutefois,d’après les résultats de l’étude menée par le Syntec Conseil, la tendance est à l’optimisme. Au mois de mai 2021, 77 % des entreprises interrogées estimaient que leur activité était satisfaisante, voire supérieure au budget prévisionnel. Depuis, la reprise est progressive et l’ensemble des entreprises interrogées exprime des perspectives de croissance réjouissantes pour 2021 : 11 % en moyenne par rapport à 2020 et de 3 % par rapport à 2019. Ce rebond rapide s’explique par le fait que ce secteur est déjà très numérisé, et aussi une population de collaborateurs relativement jeune et déjà bien équipée.

La crise a été par ailleurs un accélérateur de diverses tendances comme le modèle de travail hybride ou l’émergence des préoccupations sociétales et environnementales ou la pénurie de talents. Elle a ouvert un nouveau champ des possibles selon le Syntec Conseil. En effet, deux tiers des acteurs du conseil ont amorcé une réflexion sur la définition de leur raison d’être, mais seulement 4 à 10 % d’entre eux travaillent sur la notion de Société à Mission. « Une tendance qui pourrait s’étendre, la profession ambitionnant de montrer l’exemple dans ce domaine », affirme le rapport.

Un nouvel équilibre à trouver

De la même façon, 60 % des répondants déclarent avoir entamé une démarche RSE ou être en train de la formaliser. Bien qu’une grande majorité des cabinets identifie des opportunités business autour de la RSE, seul un tiers d’entre eux a créé des offres dédiées. « Toutefois, le dialogue social renforcé a fait émerger une attente des collaborateurs sur ces sujets et des taskforces se sont créées autour d’eux. Un travail de pédagogie est donc à mener pour positionner la RSE au bon niveau dans les sociétés de conseil », conseille le Syntec Conseil.

Par ailleurs, de nouvelles habitudes de travail se sont ancrées. La pandémie a servi de catalyseur à l’adoption du télétravail. « Globalement, les métiers du conseil ont su faire preuve d’agilité, affirme le rapport. Si le télétravail existait déjà dans les sociétés de conseil et d’études facilitant la transition, les directions ont toutefois été étonnées que ce mode organisationnel fonctionne aussi bien en si peu de temps ». Pour tous, la généralisation de la visio a permis de réduire les réunions physiques et les déplacements améliorant dans le même temps le bilan carbone des sociétés de conseil.

Cependant, le passage au télétravail a généré ses propres distorsions. De nombreux témoignages recueillis par Syntec Conseil évoquent des collaborateurs fatigués par des journées à rallonge. D’où la nécessité désormais de pousser la réflexion sur un nouvel équilibre à trouver entre télétravail et présence au bureau. Repenser la configuration des bureaux, mais aussi leur raison d’être, apparait donc comme une évidence pour beaucoup.

L’ère de l’entreprise distribuée

Certains évoquent la fin de l’open-space et du bureau individuel au profit du flex office, avec l’installation de petites salles de réunions favorisant le maintien du lien social et donnant des espaces d’expression à l’intelligence collective. « La réflexion autour d’une nouvelle définition du travail est clairement amorcée, affirme le rapport, avec des tâches collectives réservées au présentiel (réunions, idéation, réflexion collective) et des missions plus personnelles (écriture, gestion client, etc.) menées prioritairement à domicile ».

« Le premier grand enseignement que nous tirons de cette étude annuelle est la capacité qu’ont eue nos sociétés de s’adapter à cette crise sans précédent. Pour la première fois depuis longtemps, les entreprises du conseil et des études se sont focalisées pendant plusieurs mois sur l’organisation du travail. De nombreux outils ont été déployés et de nouvelles façons de travailler ont vu le jour. Si l’effervescence autour de cette organisation ne rebondit pas encore sur l’offre business, nous pouvons être sûrs que ce sera la prochaine étape », résume Laure Benaroya, vice-présidente de Syntec Conseil.