Malgré la pandémie, les dirigeants du monde entier gardent un optimisme à tout crin concernant l’amélioration de la croissance économique pour 2022. Dopés par une vitalité retrouvée et des réformes en faveur de l’activité, les dirigeants français affichent un optimisme qui a bondi de 26 points.

Deux ans de crise pandémique et l’arrêt presque total de l’économie pendant plusieurs semaines n’ont pas entamé l’optimisme des dirigeants d’entreprises. Bien qu’ils soient conscients des risques qui peuvent affecter leurs entreprises, ils gardent un optimisme indéracinable. Dans ce paysage euphorique, les dirigeants français font montre d’une vision très positive de l’avenir de l’économie. Soulignons toutefois, en s’appuyant sur les expériences passées, que le moral des dirigeants est très volatile, et c’est compréhensible. Il suffit d’un grain de sable pour que l’optimisme retombe. Les menaces géopolitiques et les tensions régionales représentent les plus gros dangers et peuvent remettre en cause l’unanimisme ambiant.

Certes, l’environnement économique a été littéralement dopé par l’injection massive de liquidités, que ce soit dans les circuits de financement de l’économie ou directement dans les poches des contribuables. La crise de la demande que craignaient les entreprises n’a pas eu lieu. Le premier déconfinement a démontré que les consommateurs ont reporté leurs achats. Même la pénurie de composants, l’augmentation des prix des matières premières, des transports et des services, n’ont pas réussi à casser le moral des dirigeants.

C’est ce que constate l’étude 25th Annual Global CEO Survey de PwC. « Alors que nous approchons des deux ans de la pandémie, l’économie mondiale a rebondi depuis les profondeurs de la mi-2020 », affirme le rapport. En effet, le FMI prévoit une croissance du PIB mondial de 4,9 % en 2022, ce qui représente une baisse par rapport à la croissance de 5,9 % prévue en 2021, mais elle reste soutenue, compte tenu des perturbations provoquées par la pandémie. PwC a interrogé 4 446 chefs d’entreprise de 89 pays et territoires, entre octobre et novembre 2021. Juste avant la vague Omicron.

Les dirigeants français affichent un optimisme au plus haut

Les PDG s’inquiètent surtout de la possibilité qu’une cyberattaque ou un choc macroéconomique compromette la réalisation des objectifs financiers de leur entreprise. Une inquiétude qui s’explique par le fait que les régimes de rémunération des dirigeants sont liés aux objectifs. « Ils sont moins préoccupés par les défis, tels que le changement climatique et l’inégalité sociale, qui semblent constituer des menaces immédiates moins importantes pour les revenus », explique le rapport. Les cyberrisques et les risques sanitaires sont toujours les principaux cités. Le risque cyber préoccupe 49 % des répondants dans le monde (55 % en France), en progression de 36 %. Quant à la rechute sanitaire, elle inquiète 48 % dans le monde, 30 % en France.

Dans l’ensemble, l’optimisme des PDG est resté élevé et stable :77 % d’entre eux ont déclaré s’attendre à une amélioration de la croissance économique mondiale au cours de l’année à venir, soit une hausse d’un point de pourcentage par rapport à la précédente enquête (menée en janvier et février 2021) et le chiffre le plus élevé jamais enregistré depuis 2012. C’est une progression de 54 points par rapport à 2020. Une majorité de 53 % des dirigeants prévoyait alors un ralentissement économique. Les dirigeants français affichent un optimisme au plus haut, à 85 % cette année, en hausse de 26 points et légèrement au-dessus de la moyenne européenne : 81 % des dirigeants européens prévoient une amélioration de la croissance économique mondiale.

Optimisme plus mesuré en Allemagne, États-Unis et Chine

C’est une prouesse d’autant plus inaccoutumée que les principales économies mondiales, Allemagne, États-Unis, et Chine font montre d’un optimisme mesuré. En effet, la plus forte baisse du niveau d’optimisme à l’égard de l’économie mondiale (-18 points) vient des dirigeants américains, qui gardent par ailleurs confiance dans la croissance de leurs entreprises. Des taux en recul également au Brésil (77 %, -7 points), en Chine (62 %, -9 points) et en Allemagne (76 %, -4 points).

« Une fois n’est pas coutume, l’optimisme des dirigeantes et des dirigeants français se démarque. Les dirigeants ont appris à vivre avec la pandémie, et ils se sont prouvé qu’il leur est possible de transformer leur entreprise dans un contexte très difficile. C’est une chance pour nous tous, car les entreprises sont au cœur du maintien de nos activités économiques et sociales. C’est cet état d’esprit positif qui permet le retour de la confiance, essentielle à la sortie de crise », a déclaré Patrice Morot, président de PwC France et Maghreb.