Plusieurs semaines après la fin de l’obligation du télétravail, les réunions en visioconférence restent majoritaires. Une préférence que les cadres expliquent par le gain de temps sur les déplacements et la durée réduite des réunions.
Au cours de l’année qui se termine, plus de la moitié des réunions auxquelles ont participé les cadres se sont déroulées en distanciel. Ce n’est pas étonnant, car, malgré la fin du télétravail obligatoire, nombre d’entreprises ont maintenu le distanciel par mesure de précaution. Certes, les avantages sont multiples pour le salarié comme pour l’entreprise, mais si le défi pour l’employé est de maintenir un équilibre nouveau entre présentiel et télétravail, les entreprises doivent repenser les modes d’organisation du travail pour rester compétitives et attractives.
D’après une étude menée par Ifop pour Speechi, en quelques années le nombre de réunions auxquelles assistent les cadres a considérablement augmenté, passant d’une moyenne hebdomadaire de 3 réunions en 2015 à plus de 5 aujourd’hui, voire plus de 6 dans les grandes entreprises.
Selon le rapport, près de trois quarts des cadres (74 %) apprécient le fait que leurs réunions se déroulent en visioconférence. Gain de temps sur les déplacements, réduction de la durée des réunions et accroissement de leur efficacité, diminution du stress lors des prises de parole, les répondants apprécient ce mode de collaboration. L’enquête a été menée, du 29 septembre au 6 octobre, auprès d’un échantillon de 1 002 personnes, représentatif des cadres en activité en France métropolitaine.
Gain de temps et réduction des déplacements sont appréciés
Malgré la fin de l’obligation du télétravail, les habitudes prises durant le confinement font à présent partie de la routine. Car, si 94 % des cadres ont utilisé la visioconférence durant les douze derniers mois, 71 % y ont eu recours au cours des sept derniers jours précédant les réponses à l’enquête. En fait, les trois quarts des cadres (74 %) apprécient les réunions qui se déroulent en visioconférence, et l’outil est également apprécié notamment par les jeunes : 82 % des cadres de moins de 40 ans contre 70 % des plus de 40 ans.
Quant aux raisons de cet engouement, 95 % des cadres apprécient le gain de temps lié à l’absence de déplacements, dont 62 % disent que c’est un avantage très important. La réduction des risques sanitaires est aussi perçue comme un bénéfice par 88 % des personnes interrogées (dont 55 % estiment cet élément très important). La réduction de la durée des réunions est également citée comme un avantage.
Huit cadres sur dix estiment que l’utilisation de la visioconférence permet de réduire la durée des réunions (86 %) tout en augmentant leur efficacité (82 %). Des avantages vus respectivement comme très importants et importants par 38 % et 37 % des personnes interrogées. Enfin, 64 % des cadres interrogés déclarent que l’usage de la visioconférence permet de réduire le stress lorsqu’ils doivent prendre la parole en réunion.
Gaffes et décontraction derrière la caméra
On pourrait, à juste titre, penser que le distanciel s’est durablement installé dans le paysage de la collaboration en entreprise, mais ce n’est pas le cas. Le présentiel a encore les faveurs d’une majorité de cadres, les plus âgés en l’occurrence. Ainsi, lorsqu’ils ont le choix entre présentiel et visioconférences, 57 % préfèrent le présentiel et 43 % la visioconférence. Là aussi on observe un clivage en fonction de l’âge. Le présentiel étant nettement plus apprécié chez les plus âgés : 61 % des plus de 40 ans le préfèrent. Il semblerait que la facilité d’organisation des visioconférences, ainsi que certains aspects pratiques comme la possibilité de faire autre chose, soient de bons incitateurs.
Ainsi, 75 % des cadres ont déjà fait autre chose pendant une réunion en visioconférence, comme discuter avec des collègues (64 %) ou surfer sur les réseaux sociaux (33 %). De plus, une partie des cadres n’hésite pas à assister aux visios avec des tenues inusitées dans de telles circonstances : 35 % admettent avoir déjà porté une tenue vestimentaire plus que décontractée, comme un pyjama ou des sous-vêtements. Dans d’autres cas, ce sont des gaffes qui ont été immortalisées par les webcams.
De nombreuses vidéos ont circulé depuis le début de la crise, montrant les mésaventures des participants à des réunions en visioconférence qui pensaient que leur caméra était éteinte. L’étude de l’Ifop montre que les plus jeunes sont également les plus décontractés dans cet exercice : 85 % des cadres activent leur caméra en visioconférence, dont 32 % systématiquement. Parmi les cadres âgés de plus de 60 ans, seulement 44 % activent systématiquement leur caméra contre 30 % chez les moins de 40 ans.