Alors que la bataille pour la mise en œuvre de la transformation numérique dans les organisations non technologiques s'intensifie, un rapport du cabinet néerlandais de recrutement de cadres Amrop, jette un nouvel éclairage sur l'expérience des cadres supérieurs face au changement.

Des faiblesses apparaissent dans quatre domaines clés : le contexte organisationnel, l'attitude des conseils d'administration, le rôle lui-même et la confiance des leaders numériques dans leurs propres compétences. Pour réaliser cette enquête, Amrop a interrogé 159 décideurs provenant principalement des pays de l’EMEA et de multiples secteurs. Cinquante-trois pour cent travaillent dans des entreprises qui ont une présence mondiale.

1Le manque de volontarisme dans l’organisation

Les cadres exécutifs font face à une inertie organisationnelle confondante, car 45 % font état d’un manque de dynamisme et de rapidité dans leurs organisations. Ils sont bloqués par des structures organisationnelles fragmentées et complexes, la difficulté d’identifier les principaux partenaires internes et une stratégie confuse. Environ un tiers d’entre eux se pose des questions sur le retour sur investissement, 50 % disent que l’accent est mis sur les finances plutôt que sur l’avenir, avec un manque général de réalisme ou de patience. Quatre menaces numériques sont considérées comme « élevées ou extrêmes » par un répondant sur quatre : le traitement significatif des données, le risque numérique, les retards réglementaires et la frustration des clients.

2Inertie du conseil d’administration

Dans la plupart des cas, les déclarations d’intention ne se traduisent pas par des actes : seulement 33 % des leaders du numérique sont réellement soutenus ou dotés de ressources. Ils sont environ 69 % à se voir affirmer que le Conseil d’administration donne la priorité au numérique, mais seulement un tiers d’entre eux constate que leur conseil d’administration affecte suffisamment de ressources ou s’assure que les initiatives numériques sont intégrées à un processus. Seulement 28 % croient que leur conseil d’administration comprend parfaitement le sens et la portée du numérique. L’accent est (trop) souvent mis sur les opérations ou l’interface client.

3La confusion sur le rôle à jouer

Les cadres du numérique estiment qu’ils sont généralement satisfaits de rejoindre une entreprise, 80 % trouvent les profils des postes inspirants. Les deux tiers d’entre eux sont mis en tandem (au moins au moment de leur arrivée) avec des intervenants clés. Mais seulement la moitié d’entre eux se sent vraiment bien informée durant le processus d’intégration, ou aidée à avoir un impact rapide. Et seulement 18 % reçoivent un mentor ou un coach senior.

4Les carences dans les compétences

Les leaders du numérique sont généralement confiants dans leurs compétences, mais seulement 26 % sont à jour en matière de sécurité. Amrop a développé un modèle qui intègre l’ensemble des compétences de base d’un décideur du numérique, comprenant 4 dimensions et 16 indicateurs. L’auto-évaluation des décideurs révèle 13 domaines dans lesquels moins de 40 % d’entre eux se sentent pleinement en confiance. Et seul 25 % se sentent pleinement compétents ou confiants dans quatre domaines numériques clés : la définition des indicateurs de performance commerciale, la gestion des risques, la gestion des talents et la sécurité.

Sources : Amrop