Marquée par l’émergence constamment renouvelée de nouveaux besoins et d’évolution des usages, la nécessité de la transition numérique fait l’unanimité dans les entreprises. Toutefois, les initiatives volontaristes restent minoritaires.

Dans un contexte subissant la double contrainte des incertitudes économiques et géopolitiques, combinées aux évolutions rapides des technologies, en particulier dans la cybersécurité et le basculement vers un modèle « data driven », la digitalisation est perçue comme un enjeu vital de compétitivité par l’innovation et la résilience. Ceci est particulièrement vrai depuis 2020 où la transformation numérique a connu une accélération inattendue, tirée par les besoins des entreprises pour faire face au confinement et organiser la continuité de l’activité grâce au numérique.

Depuis, les entreprises ont pris conscience de l’importance du numérique pour traverser les crises sans trop de dommages. De plus, les stratégies de transition écologique, suscitées par les engagements des entreprises à réduire leur empreinte carbone, passent obligatoirement et en partie par le numérique. D’après l’étude de l’Observatoire du digital flow d’Inetum réalisée par l’Institut CSA fin 2022, la transition numérique est de plus en plus identifiée comme un véritable moteur de l’évolution de l’entreprise.

Cette troisième édition de l’étude annuelle a été réalisée en recueillant les regards croisés de deux populations, les dirigeants et les actifs. Elle permet de capter la perception des enjeux ainsi que l’évolution de la perception de la transformation numérique. Choisis selon la méthode des quotas, 1010 actifs français âgés de 18 ans et plus et 250 dirigeants d’entreprise de plus de 50 salariés ont été interrogés.  

Transition numérique et transition écologique, même combat

Faisant suite à la prise de conscience du premier confinement, les répondants des deux catégories sont d’accord pour accorder à la transformation numérique une place importante pour accompagner les évolutions sociétales actuelles. Autant dire que le consensus domine : « Les motivations pour la mise en place de plans de digitalisation au sein des entreprises apparaissent comme inévitables, affirme le rapport, et sans différences de perception selon les types de structure ».

Outre son caractère inéluctable et bénéfique, la transition numérique apparaît de plus en plus comme un véritable moteur de la transition écologique.

Cependant, les dirigeants et leurs employés diffèrent quant à la perception de ses objectifs. Tandis que les premiers y voient un véritable levier de « performance collective », les seconds expriment de fortes attentes concernant la cybersécurité : 92 % des actifs pensent que les entreprises doivent avant tout renforcer la sécurité de leurs systèmes d’information dans le contexte géopolitique et économique actuel. Toutefois, même si les attentes sont fortes chez les deux catégories, la réalité du terrain ne suit pas : seulement 21 % des entreprises affirment avoir entièrement intégré leur DSI ou équipe IT dans la définition de leur politique RSE.  

Plébiscite de l’utilité des solutions numériques

S’agissant du développement des outils numériques et de leur adéquation avec les besoins, de fortes proportions de répondants des deux catégories sont d’accord sur les bénéfices des solutions numériques. La digitalisation est globalement considérée comme permettant des bénéfices business et RH fortement identifiés. Pour 62 % des répondants, ces solutions permettent de mieux répondre aux besoins des clients.

Chez les actifs, la proportion est en augmentation de cinq points par rapport à 2021, soit 72 % des répondants apprécient ses services pour la satisfaction client. Dans les structures de plus de 250 employés, le consensus est encore plus généralisé avec 82 % de répondants. Ces chiffres confirment les priorités émergentes, orientées autour de la réponse aux besoins des clients, avec des priorités très affirmées au sein des ETI.

Si les défis pour une digitalisation responsable s’avèrent nombreux pour les dirigeants, l’accompagnement et la formation des collaborateurs apparaissent comme le premier enjeu à adresser pour 88 % d’entre eux, suivi des questions liées au traitement et au stockage des données en suivant la réglementation et l’éthique (77 %).