La nouvelle enquête d’Okta révèle qu’un salarié sur dix à travers le monde a été victime d’une cyberattaque pendant la pandémie. Avec l’essor du télétravail, les employés français sont désormais plus prudents vis-à-vis des cybermenaces.

Le télétravail s’impose avec plus ou moins de souplesse et de rapidité. Pour comprendre leur relation avec cette nouvelle organisation, le spécialiste de l’identité Okta et l’institut YouGov, ont réalisé une étude mondiale.

Intitulée « Digital Trust », cette enquête a été menée auprès de 13 163 employés de bureau (dont 1 000 en France). Premier constat, les Français sont plus attentifs aux menaces telles que les e-mails d’hameçonnage (45%) et les fuites de données (41%) depuis qu’ils travaillent de chez eux.

10% des employés reconnaissent avoir été victimes d’une fuite de données ou d’une cyberattaque au cours de cette période. « Sachant qu’une partie non négligeable de ces professionnels ignore avoir subi une attaque, ce pourcentage est même probablement plus élevé… », souligne à juste titre Okta.

Frontière entre le domicile et le bureau s’estompe

Concernant la principale menace à laquelle les répondants français se sentent potentiellement exposés, c’est l’usurpation d’identité qui arrive en tête (21%), suivi du phishing (18%), des logiciels malveillants (17%), et des fuites de données (14%).

Bien que 42% des employés français estiment être plus prudents quant à la transmission de leurs données numériques indépendamment du destinataire, 23% d’entre eux affirment néanmoins avoir bien plus d’interactions en ligne avec des personnes qu’ils n’ont jamais rencontrées en personne depuis le début de la pandémie.

Face au nombre croissant de menaces ciblant les employés en télétravail, les entreprises doivent désormais s’adapter à de nouvelles contraintes.

« À mesure que la frontière entre le domicile et le bureau s’estompe, les travailleurs commencent à oublier l’importance de choses simples, comme le fait de protéger tout appareil contenant des informations sensibles », déclare Nicolas Petroussenko.

« Certains partagent leur environnement de travail avec des membres de leurs familles ou des amis, des colocataires, voire des individus avec lesquels ils n’ont aucune relation de confiance. Quels qu’ils soient, tous ces nouveaux “collègues” représentent potentiellement des risques, et à l’heure de la COVID-19, ce danger ne doit absolument pas être oublié», insiste le Directeur Général d’Okta France.

Pour faire face à la montée des problèmes de cybersécurité liés à la pandémie, 30% des entreprises ont adopté de nouvelles applications et technologies, à l’image de l’authentification multifactorielle, et 22% d’entre elles ont mis en place davantage de formations internes.

Fuite de données : perte de confiance

Pourtant, 25% des employés admettent ne pas savoir si leur employeur a mis en place des mesures pour les protéger des cybermenaces, et 22% d’entre eux affirment que leur organisation n’a pris aucune nouvelle mesure.

Outre la protection des employés, l’enquête montre que la mise en place de politiques de sécurité adéquates présente d’autres avantages pour les entreprises. 17% des répondants français considèrent ce paramètre comme l’attribut le plus important pour inciter à la confiance vis-à-vis d’une marque.

Un tiers d’entre eux se méfient désormais d’une entreprise à la suite d’une utilisation abusive ou d’une fuite de données. En outre, à la suite de tels événements, un quart auraient modifié leurs paramètres utilisateurs, et 43% auraient totalement cessé d’avoir recours aux services de ladite marque.

Ces préoccupations les dissuadent également d’utiliser les services d’une entreprise, ou d’en acheter les produits. Un tiers des personnes interrogées reconnaissent être inquiètes quant aux risques de fuites de données lors de leur navigation en ligne, et 27% d’entre elles se méfient des sites web sollicitant trop d’informations personnelles.

La pandémie semble également avoir accru la sensibilisation quant à l’importance des données numériques : 22% des répondants auraient vu le sujet couvert dans les médias, tandis que 26% auraient mené leurs propres recherches sur la collecte de données. Ces deux facteurs ont conduit 42% des Français à se montrer plus prudents quant aux informations qu’ils partagent.