Pénurie de développeurs confirmés, besoin d’agilité et d’innovation pour les métiers, les plateformes et outils no-code et low-code promettent des mises en production rapides des applications spécialisées.  Mais ces solutions ont leurs limites, notamment dans le domaine des microservices.

La crise sanitaire du Covid-19 a précipité le recours au no-code et low-code, déjà présent auparavant, et qui permet le développement rapide d’applications avec peu ou pas de codage. Lors de la pandémie, beaucoup d’entreprises ont du faire face aux besoins pressants des clients et de leurs collaborateurs pour les usages du numérique en télétravail.

D’autres facteurs poussent les organisations de travail à adopter ces solutions.

D’une part, pour pallier la pénurie de développeurs qualifiés dans les fonctions du support, du développement spécifique et d’autres. Faute de temps ou de moyens, la DSI ne peut prendre tous les projets en charge. Le manque de talents dans le domaine, concernerait
40 millions de personnes dans le monde d’après le BLS, le département du Travail des États-Unis.

D’autre part, les outils low-code/no-code peuvent, sous conditions, combler l’écart entre les métiers et le développement. Concrètement, il s’agit de la création de sites web, d’ajout de fonctions spécialisées pour les ERP ou la CRM, de la gestion de la chaine de valeur du client, etc. adaptées au plus près des besoins des utilisateurs. La conception, les tests et le déploiement sont automatisés par les plateformes. Un marché que Markets and Markets situe à 45,5 milliards de dollars en 2025.

Selon le même cabinet, les projets no-code/low code sont surtout le fait des grandes entreprises à la recherche d’agilité,  pour 70 % des projets. Pour le low-code, sont concernés en priorité les secteurs de la banque et de l’assurance, avant le domaine de l’IT, des opérateurs télécom, du commerce de détail ou des transports et logistique.

Les limites des plateformes et outils low code

Difficile de s’improviser développeur d’applications à partir d’un faible socle de connaissances en programmation. Ainsi, l’appel aux «citizen developers », ces collaborateurs lambda capables de s’investir dans le codage, n’a pas été aussi fructueux que prévu. Créer des logiciels suppose d’assimiler les besoins utilisateurs et de disposer d’une vision rationnelle des processus en jeu, dans le respect des nomes de sécurité quant aux données sensibles sont traitées.

Dans le développement de microservices, les limites sont nombreuses. Si la création d’applications basiques peut être envisagée par des non-spécialistes, il faut une bonne connaissance des architectures et de la compatibilité avec les systèmes existants pour obtenir des résultats satisfaisants. Surtout si les projets sont complexes et le volume de données très important. Dans ce cas, de fortes contraintes sont à prévoir pour l’intégration au système d’information.

Autre contrainte, la dépendance vis-à-vis d’un éditeur qui bloque le portage du code hors de l’environnement de déploiement imposé par l’éditeur.

A noter aussi, la sécurité et la fiabilité d’une application ou d’un service ne s’improvisent pas, encore moins à l’heure où les cyberattaques se multiplient. Le code produit par les plateformes low-code doit respecter les standards de qualité et de sécurité définis par la DSI.

Il faut bien comprendre et définir les bénéfices mais aussi les limites des outils no-code et low-code qui ne sont pas des baguettes magiques pour tous les types de projets.