Les retards et les perturbations de la chaîne d'approvisionnement vont perdurer au cours de l'année prochaine. Et cette situation pousse les entreprises manufacturières, en particulier, à accélérer leurs initiatives de numérisation.
La société Ivalua, spécialisée dans les logiciels d'approvisionnement, a interrogé 233 responsables des achats d'entreprises manufacturières aux États-Unis et au Royaume-Uni.
Le bilan est négatif : 97 % d'entre eux subissent des « perturbations importantes » dans leur supply chain en matériaux directs. 42 % s'attendent à ce que la crise de la chaîne d'approvisionnement s'atténue d'ici la fin de 2023. Seuls 18 % s'attendent à ce que la crise de la chaîne d'approvisionnement s'atténue d'ici la fin de 2022.
Pour la majorité d’entre eux (84 %) la modernisation des processus de la chaîne d'approvisionnement est une priorité stratégique. Et la plupart ont déclaré qu'ils n'étaient pas convaincus que leur technologie existante pouvait relever les défis actuels. Car la supply chain a peu évolué jusqu’à présent.
Défi n°1 : éviter les perturbations de la supply chain
Cette étude « Supply Continuity - A Visual Spotlight »constate également que les entreprises qui tardent à se moderniser « s'exposent à un risque commercial sérieux, car 90 % des responsables des achats indiquent que les problèmes de la chaîne d'approvisionnement constituent une menace plus importante que la dynamique du marché concurrentiel, dans une proportion de près de deux contre un ».
De ce rapport, il ressort principalement les enseignements suivants :
- Les responsables des achats disposant d'une technologie d'approvisionnement modernisée sont 76 % plus susceptibles de dire qu'ils ont une relation efficace avec leurs fournisseurs, et ils considèrent également que la technologie d'approvisionnement est plus importante que l'augmentation des effectifs, dans une proportion de quatre pour un.
- Plus de 80 % de ces professionnels déclarent que la gestion des perturbations de la chaîne d'approvisionnement a été le défi le plus important de leur carrière.
- Plus de 90 % ont déclaré qu'éviter les perturbations de la chaîne d'approvisionnement figure parmi leurs trois principales priorités pour cette année.
- La même proportion reconnait avoir besoin de visualiser les données de la chaîne d'approvisionnement par zone géographique, mais seulement 73 % d'entre eux peuvent y accéder facilement.
En conclusion, cette étude pointe les trois lacunes les plus importantes :
- un manque de visibilité sur les risques liés aux fournisseurs
- un processus source-paiement « décousu » dû à la multiplicité des systèmes
- un manque de rapports sur les dépenses.
Il ressort également de cette enquête que les fournisseurs joueront un rôle crucial dans l’optique de garantir la continuité d’approvisionnement. Si près de 7 entreprises sur 10 (68 %) les considèrent comme une source de différenciation, 66 % d’entre elles collaborent désormais avec eux en vue d’améliorer la résilience de la chaîne d’approvisionnement.
Des solutions de contrôle automatisé
Plus de la moitié des entreprises (51 %) prévoient d’instaurer une collaboration avec un plus grand nombre de fournisseurs à l’avenir. Il s’agit là du premier changement planifié dans la stratégie de gestion des fournisseurs au cours des deux prochaines années.
Pour minimiser la fréquence et l’impact des perturbations, les répondants déclarent que leur entreprise est également en train de déployer des solutions de contrôle automatisé des risques lui permettant de recevoir des alertes proactives en cas d’événements de risque (56 %), d’augmenter ses niveaux de stock (54 %) et de rationaliser sa base fournisseur afin de diminuer le nombre d’interlocuteurs et d’exercer une meilleure vigilance (48 %).
« La chaîne d’approvisionnement et la gestion des fournisseurs sont devenues un pilier stratégique prioritaire pour les entreprises, que ce soit dans l’optique d’atténuer
les perturbations ou d’améliorer leurs indicateurs ESG », a déclaré Alex Saric, directeur marketing d'Ivalua.