Les projets de transformation numérique sont freinés par un manque de compétences, selon une enquête d’Udacity. Son rapport note que de nombreux employeurs pensent qu’ils forment correctement leurs collaborateurs. Mais, ces derniers sont loin de partager cet avis.

La pénurie de compétences n’a rien de nouveau, mais le rapport « Talent Transformation Global Impact », réalisé par Ipsos pour le compte du fournisseur de formation en ligne Udacity, indique que si les initiatives de transformation numérique sont bloquées en raison d’un manque de talents numériques.

Ce rapport s’appuie deux enquêtes menées auprès de plus de 2 000 dirigeants et de plus de 4 000 employés aux États-Unis, au Royaume-Uni, en France et en Allemagne.

Principal constat : la moitié des employeurs déclarent que le manque de personnel qualifié a un impact majeur ou modéré sur leur activité. Mais ces derniers sont de moins en moins conscients des réels besoins de leurs collaborateurs pour combler ce déficit de compétences.

Contradiction employeurs/employés

Plus de la moitié des organisations interrogées (56 %) ont reconnu rencontrer des difficultés à recruter de nouveaux profils ayant le niveau d’expérience requis pour leurs stratégies de transformation numérique.

Il n’est donc pas surprenant que le développement des compétences des employés — ou les « initiatives de transformation des talents »,lit-on dans ce rapport — soit considéré comme une priorité par la majorité des organisations.

Mais le rapport note que les entreprises et les employés avaient des idées contradictoires quant au succès des programmes actuels d’apprentissage et de développement.

Bien que quatre employeurs sur cinq proposant des programmes de développement les considèrent comme au moins modérément réussis, seuls 45 % des employés déclarent les trouver satisfaisants.

Et si 65 % des employeurs sont d’accord avec l’affirmation selon laquelle leur entreprise donne la priorité au développement des compétences des employés, seuls 41 % d’entre eux partagent cette opinion.

Entre le discours et la réalité, un fossé !

Cette tendance s’est maintenue dans tous les domaines où l’enquête demandait aux employeurs et aux employés de donner leur avis sur les priorités de leur entreprise, qu’il s’agisse d’être agile et de s’adapter rapidement, d’attirer et de retenir les salariés ou de rester à la pointe des nouvelles tendances et/ou technologies.

Dans chaque catégorie, Udacity a constaté une différence d’au moins 10 % entre la perception de l’employeur et celle des employés, et dans certains cas, une différence de plus de 20 %.

Selon les auteurs du rapport, cette étude suggère que les entreprises du monde entier font des déclarations audacieuses concernant leurs priorités en matière de formation et de transformation numérique, mais que leurs employés voient les choses différemment.

La plupart des salariés estiment que les employeurs devraient investir dans leur avenir en proposant des formations qualifiantes, les plus jeunes étant ceux qui affichent des attentes plus élevées, selon le rapport.

En Allemagne, 69 % des employés âgés de 18 à 29 ans sont d’accord avec cette idée, tandis qu’au Royaume-Uni, la catégorie d’âge la plus en accord avec cette idée est celle des 30 à 49 ans, avec 65 %.

Former correctement ses collaborateurs serait efficace pour les salariés souhaitant occuper les postes technologiques les plus demandés, mais aussi pour les employeurs qui ne trouvent pas à l’extérieur les bons profils, ce qui pénalise leur activité.

Ilo n’est donc pas étonnant que la majorité des entreprises n’aient pas encore réussi leur transformation numérique. Pour des raisons culturelles plutôt que techniques…