Crise énergétique, chaines d’approvisionnement désorganisées, taux d’intérêts en hausse, accès raréfié aux matières premières, pénurie de talents : la liste des contraintes qui s’imposent aux entreprises est longue. Les dirigeants doivent impérativement trouver de nouvelles solutions pour y faire face.

Le 6 octobre, le Première ministre Elisabeth Borne a lancé un appel à la mobilisation générale en présentant le plan de sobriété du gouvernement. Le but est clair et d’envergure, il s’agit de baisser de 10 % la consommation d’énergie dans les deux prochaines années. "Nous publierons chaque semaine notre consommation d'électricité et de gaz", a déclaré la chef du gouvernement. "En fonction de celle-ci et de la météo, nous verrons si nous avons réalisé les économies d'énergies nécessaires", a-t-elle poursuivi. Quelque soit le secteur d’activité des organisations de travail, les responsables d’entreprises vont être mobilisés pour s’adapter à une nouvelle donne très différente de celle qu’ils ont vécu jusqu’à là.

Janick Belin, operating partner chez I&S Adviser, société de conseil aux dirigeants, trace quatre axes de réflexions à leur attention. A savoir l’investissement, la priorité donnée à l’humain, la rentabilité et la préservation du risque de burnout du dirigeant.

Le premier objectif est d’améliorer la compétitivité en investissant dans le numérique, les consommations d’énergétiques, tout en respectant les critères environnementaux. Côté supply chain, il importe d’améliorer les performances  des chaines d’approvisionnement et les rendre plus résilientes. Ces investissements importants supposent de renforcer les fonds propres de l’entreprise.

Donner du sens au travail et aller au-delà des discours sur la RSE

Il ne suffit plus aujourd’hui de faire appel aux vieilles recettes RH telles que la gestion prévisionnelle de l’emploi et des compétences (GPEC), les rémunérations et autres. Pas plus que d’invoquer le management par objectifs. Les congrès, conventions professionnelles et médias incitent comme une incantation « à donner du sens » à l’entreprise. Il ne s’agit de rien d’autre que d’indiquer clairement où va l’entreprise en impliquant tous ses salariés. Un objectif difficile qui doit dépasser la communication et les intentions de responsabilité sociale et environnementale (RSE).  Alors que la pénurie de talents est patente, reste à attirer les meilleurs avec un véritable engagement sur l’amélioration des conditions de travail et le respect des normes environnementales et sociales.

Placer le client au centre des préoccupations de l’entreprise est un autre  leitmotiv largement répandu. Beaucoup de PME ou ETI proposent encore des solutions, produits et services sans prendre en compte les besoins des clients. La dimension éthique n’est pas suffisamment traitée.

Enfin, face au stress et aux changements radicaux à mettre en place, les dirigeants qui prennent souvent leurs décisions seuls et dans des délais courts, ont un risque accru de burnout. Sans le recul nécessaire et des échanges en temps utile avec leurs équipes, clients et partenaires, il est à craindre  que les décisions ne soient pas à la hauteur des enjeux.

Face aux nouveaux défis, la gouvernance peut s’appuyer sur les outils et services  numériques mais ils ne sont qu’une partie du problème. La nouvelle ère qui s’ouvre est pleine d’incertitudes mais comme dans toutes les crises, elle peut déboucher sur des solutions nouvelles qui remettent l’humain au centre des préoccupations.