Les nouvelles technologies, comme l’IA, se développent et offrent de nouvelles possibilités de traitement, d'échanges et d'automatisation. Mais comment les Directeurs achats les appréhendent-ils ? La pandémie a-t-elle eu un impact sur leurs projets ? C'est ce qu'Axys Consultants et Ivalua ont voulu savoir en menant l'enquête au dernier trimestre 2020 et 1er trimestre 2021 auprès de 103 Directeurs achats.

On ne cesse de parler de l’IA en entreprise. Pourtant, elle n'est pas encore un sujet phare en entreprise : 67 % des directeurs achats déclarent manquer d'information à son sujet selon l’enquête d'Axys Consultants et d’Ivalua.

Ils sont seulement 15 % à avoir déjà mis en place des applications d'IA et 43 % commencent à travailler sur le sujet. 8 % estiment qu'ils sont en avance sur leurs concurrents.

Dans le détail, on constate que le déploiement des solutions intégrant l'IA pour les achats est faible, mais elles donnent majoritairement satisfaction, dont voici les trois plus répondues : 

  • En premier (16,3 %), il y a le moteur de catégorisation des dépenses : 37,5 % de satisfaits et 25 % d'insatisfaits (37,5 % : trop récent pour avoir une opinion)
  • En seconde position (14,6 %), les professionnels citent l’analyse prédictive pour gérer les approvisionnements : 33,3 % de satisfaits, 16,7 % d'insatisfaits (50 % : trop récent pour avoir une opinion)
  • Enfin (14 %), il y a le moteur de recherche Fournisseurs/Articles : le plus fort taux de satisfaction : 83,3 % de satisfaits, aucun insatisfait (16,7 % : trop récent pour avoir une opinion).

On retrouve ensuite l’assistant conversationnel - chatbot/voicebot (12 % des déploiements) qui satisfait un tiers, mais la moitié n’ont pas encore d’avis, car cette intégration est encore trop récente.

Les outils d'analyse de détection des fraudes commencent aussi à être utilisés. Mais les avis sont partagés en trois tiers (satisfait, déçu et pas d’opinion). L’analyse et la génération automatisée de documents n’ont pas encore trouvé leurs marques : 50 % de satisfaits, mais autant d'insatisfaits. Encore peu déployée (10 %), cette solution est difficile à évaluer pour un autre quart.

La cause se trouve peut-être dans des problématiques de sécurité et des silos des données.

Manque de compétences

Une majorité (52 %) des Directions l'estiment très utile pour consolider et catégoriser les dépenses et 43 % pour optimiser et automatiser les actions achats (ex : cahiers des charges, consultations/AO, analyse des offres et négociations).

L'IA est ensuite jugée très utile pour 39 % d'entre eux pour améliorer les processus d'approvisionnement et de facturation (ex : génération et recherche de bons de commande et de facture, détection des doublons, fraudes et erreurs, amélioration des délais de paiement) et à 30 % pour améliorer la gestion des contrats.

Et les objectifs de l'IA semblent clairs : améliorer la qualité de la data et optimiser les processus achats sont à égalité, à 84 %, les premiers objectifs assignés à l'IA. Les Directeurs achats citent ensuite à 82 % le gain de temps sur les activités opérationnelles et à 77 % la prévention des risques et l'amélioration de la connaissance fournisseurs.

Comme toujours, il subsiste des freins. Les principaux sont le manque de compétence (62 %) et les retours probants d'expérience (56 %) et la résistance au changement des salariés (51 %).

On retrouve ensuite une offre jugée balbutiante sur le marché (39 %), la crainte de ne pouvoir interpréter les résultats (31 %). L'absence de soutien de la DG n'est jugée comme une entrave que pour 28 % des Directions achats.