Parée de toutes les vertus par les opérateurs de télécommunication et fournisseurs de solutions, la 5G promet de nouveaux usages. Mais elle suppose des investissements pour l’infrastructure, les équipements et la formation du personnel. Surtout, l’augmentation attendue du volume des données va peser notablement sur son bilan carbone.

Une étude de Cradlepoint, acteur américain spécialisé dans les solutions de connectivité 4G LTE et 5G pour entreprises, présente, sans surprises, un tableau très positif de l’utilisation de la 5G. Cette enquête porte sur 2500 cadres et dirigeants au Royaume-Uni, France, Allemagne, Pays-Bas et Italie dans la plupart des secteurs d’activité. L’amélioration de la connectivité serait, pour les entreprises européennes, un gage d’augmentation du chiffre d’affaire ce qui reste à prouver.

Surtout lorsque l’étude avance que près d’un répondant sur cinq s’attend à un accroissement de 29 % du CA au cours des 12 prochains mois. De même, 42 % du panel estimerait que la mise à jour de la connectivité vers la 5G leur permettrait de tirer parti de technologies telles l’internet des objets (IoT) et l'IA améliorant ainsi la résilience et l'efficacité de leur entreprise. Autre information, près d'un tiers (31 %) des répondants ont déclaré que les temps d’arrêt de leurs connexions filaire ou sans fil ont entraîné des pertes financières.

Alors que le déploiement de la fibre optique en France couvre plus de 80 % du territoire selon l’ARCEP, l’étude de Cradlepoint soutient que 46 % des entreprises pensent qu'elles auraient intérêt à s'installer plus près de leurs clients en utilisant la connectivité sans fil. Cela peut se concevoir dans les zones géographiques qui ne sont pas encore équipées par la fibre optique encore que dans ce cas, la 5G n’y est pas souvent présente.

La balance bénéfices-inconvénients de la connectivité sans fil reste encore à évaluer

Parmi les usages prometteurs de la 5G en entreprise émargent, par exemple, le déploiement accru des connexions entre machines et robots via l’IoT, la gestion optimisée des entrepôts, la maintenance prédictive et immersive, etc. Autant de promesses intéressantes qui doivent être mises en regard des effets sur l’environnement. D’après le dernier rapport de mars 2024 du Shift Project, en France, le déploiement indifférencié de la 4G et de la 5G avec l’adoption généralisée d’usages très intenses comme les univers virtuels, l’IoT, IIoT, IA etc. pourrait engendrer un surcoût carbone de 20 % de l’impact total du réseau mobile par rapport au scénario de référence et une augmentation de la consommation électrique de plus de 4 TWh (soit une multiplication par 2,5)
entre 2020 et 2035.

Autre point, les investissements pour les entreprises ne sont pas négligeables. En témoigne le fait que selon l’étude de Cradlepoint, seules 15 % des entreprises envisagent de se doter de nouveaux équipements 5G au cours de 12 prochains mois. La dernière évolution de la 5G, la 5G SA (Stand Alone) est en début de déploiement mais elle dépend de la disponibilité des fréquences, des investissements des opérateurs et des réglementations locales. Cette technologie ne s’appuie pas sur les réseaux 4G LTE existants et elle est plus performante mais le problème environnemental dû à l’explosion attendue du volume des données reste entier.