L'information nous parvient des Etats-Unis, après AT&T c'est au tour de Verizon d'être l'objet de la rumeur bien informée de vente de ses datacenters. C'est une tendance qui nous vient des Etats-Unis, généralement précurseurs en ce domaine, les géants des télécoms cherchent à se séparer de leurs datacenteurs. C'est leur activité hébergement et colocation qu'ils mettent en suspens, ce qui mérite que l'on s'y intéresse car nombre de DSI, princialement de grands groupes, font traditionnellement appel à leurs services, comme c'est le cas également chez leurs homologues européens. La première vague de rumeurs et les premiers mouvements de cession ont débuté en 2015. Principal acteur de ce marché, le géant AT&T chercherait à se séparer de ses datacenters. Ainsi que CenturyLink, et Winstream Holdings dont la plus petite surface financière a permis de trouver acquéreur. C'est donc au tour de Verizon, premier opérateur sans fil américain, de se lancer dans le projet de se séparer de ses datacenteurs. 48 au total, qui génèreraient un revenu net annuel d'environ 275 millions de dollars. C'est Citigroup qui se serait vu confier la mission d'intermédiaire pour la vente. C'est un peu la surprise concernant Verizon, puisque l'opérateur a en partie construit son offre récemment, avec le rachat en 2011 de Terremark Worldwide, pour 1,4 milliard de dollars.

Pourquoi un tel mouvement ?

Les problématiques du datacenter sont multiple : investissements immobiliers sur le très long terme, complexité des projets et des technologies en évolution permanente, et réduction concurrentielle des prix pour ne citer que les plus importantes. Chez Verizon, la cession des datacenters s'inscrirait également dans un mouvement plus large qui consiste à se séparer d'activités jugées non/moins stratégiques ou éloignées du coeur de métier de l'opérateur. Une consolidation qui pourrait s'étendre au-delà du territoire américain et toucher d'autres opérateurs dans le monde. Une perspective que doit intégrer l'entreprise et son DSI, car la propriété et la localisation des datacenters peuvent soumettre leur usage à des réglementation plus ou moins permissives et à des pratiques étatiques…

Et en Europe ?

Pas encore de consolidation annoncée dans les datacenters des opérateurs européens (par exemple Orange) ou de leurs filiales en charge du dossier (par exemple T-Systems), même si on l'imagine le sujet est à l'étude. Cependant, le marché européen est morcelé en marchés locaux, avec des règles étatiques également locales, ce qui rend la démarche plus difficile à envisager.