Multicloud, edge computing, Intelligence artificielle, sécurisation des données critiques, architecture cloud-native : ces cinq thèmes majeurs devraient être au centre des tâches de la DSI en matière de cloud en 2024 et au-delà. La mise en œuvre de ces tendances technologiques devra composer avec la rareté de certaines compétences et l’arbitrage des budgets IT.

Jérôme Dilouya, Pdg d'InterCloud, acteur des services SDCI (Software Defined Cloud Interconnection) dresse la liste de cinq domaines majeurs liés à la connectivité du cloud pour la DSI.

Il s’agit en premier lieu de la gestion complexe du multicloud. Une étude de Virtana montrait que 78 % des entreprises gèrent plus de 3 clouds publics avec les problèmes afférents de mise en ouvre et de maintenance. « La difficulté réside dans le fait de gérer de manière cohérente plusieurs infrastructures. Combiner des systèmes on-premise avec plusieurs fournisseurs cloud pose des défis d'interopérabilité, de cohérence des données et de gouvernance » explique Jérôme Dilouya. Sans préjudice des problèmes de sécurité.

Le edge computing permet de traiter en quasi temps réel et sur des serveurs locaux les données issues de l’IoT (caméras et capteurs). Un prestataire de connectivité réseau fournit des solutions spécifiques à chaque organisation pour une prise de décision, en principe rapide et efficace. Revers de la médaille, en termes de cybersécurité les nombreux points d'accès exposent les données à risques de piratage. Plusieurs attaques ont déjà eu lieu via un réseau de caméras connectées. Le chiffrement des données, le contrôle des accès, l’utilisation d'un VPN restent des mesures indispensables de sécurisation.

Nul ne l’ignore plus, l’IA est appelée à prendre une place de plus en plus importante au sein des organisations. Pour les entreprises qui utilisent déjà l'IA et le Machine Learning dans leurs activités, les défis majeurs restent leur mise en œuvre correcte et la montée en compétences des équipes. Les IA génératives font ainsi appel massivement au cloud via le calcul, le stockage et la mise en réseau, une nouvelle donne à intégrer pour la DSI.

La sécurité du cloud et la mise en œuvre structurante du cloud natif

Le baromètre 2024 du Cesin montre que le Cloud occupe une place significative dans les systèmes d'information, avec un tiers à un quart des entreprises ayant placé plus de 50 % de leur SI en IaaS/PaaS et SaaS. Selon Intercloud, la sécurité cloud doit respecter les réglementations mais surtout, elle fait partie de la gestion globale des risques pour les entreprises. Pour y faire face, il faut faire appel à l’authentification multifacteur (MFA) associée aux solutions d’IAM qui permettent de gérer les droits d’accès des utilisateurs et limiter leurs privilèges au strict nécessaire.

La mise en œuvre du cloud natif est un basculement dans un nouveau paradigme technique qui suppose de repenser l’utilisation du SI dans les organisations. Les outils de connectivité réseau sont une solution à condition de bien connaitre leurs possibilités et leurs limites. Bien noter que la mise en place d’un SDCI peut être complexe et peut générer des coûts de mise œuvre supplémentaires et de maintenance. D’autre part, il faut intégrer la dépendance vis-à-vis d’un fournisseur unique d’interconnexion réseau. Enfin, la bande passante disponible via le SDCI peut être limitée par rapport à d’autres méthodes de connectivité privée. Autant de points de vigilance que toute entreprise se doit d’intégrer lors du choix d’une solution.