Face aux récentes mutations sociétales que nous avons connues, les organisations privées comme publiques ont dû adopter une numérisation à « marche forcée » pour rester opérationnelles. Pourtant, seule une minorité des organisations publiques (35%) affirme disposer de données dans le cloud.

Si la donnée représente le nerf de la guerre en matière de numérisation des organisations, les acteurs publics se donnent-ils les moyens technologiques pour l'exploiter ?

Pas vraiment selon l’enquête, menée par DataValue Consulting, auprès de 300 responsables publics (1). Il en ressort que les trois quart d'entre eux (74%) déclare n'intégrer aucune technologie d'innovation (IA, Data Mining, Search...) dans leur système de pilotage actuels.

Les organisations publiques sont pourtant elles aussi soumis à de forts enjeux de performance, de maîtrise budgétaire, de gestion des ressources et d'évolutions technologiques.

Comme les entreprises privées, elles sont confrontés à de nombreuses problématiques : volume et complexité des données, risques de sécurité, infrastructures obsolètes, exigence de transparence, organisations cloisonnées…

Portant sur leurs outils, méthodes et enjeux de pilotage de leur performance, cette étude donne d’autres résultats sans appel :

  • 74% affirment n'intégrer aucune technologie innovante dans leur système de pilotage
  • 78% estiment vouloir optimiser leur système de pilotage actuel
  • 83% utilisent encore l'outil Excel pour piloter leurs activités
  • Plus de la moitié des acteurs publics (58%) estime que les rapports de pilotage ont un impact faible voir nul sur le fonctionnement de leurs activités

Pour tous ceux qui sont équipés d'outils, la majorité (59%) déclare les exploiter pour gérer leur pilotage financier (budgets, contrôles de gestion, analyse des dépenses, etc ...). Viennent ensuite le pilotage projet pour 52% d'entre eux (avancement, suivi budgétaire, déploiement, ROI) puis le pilotage RH pour 37% (turnover, recrutement, évolution masse salariale).

Pour la majorité des répondants, les outils de pilotage sont destinés à analyser les performances passées (81%) ou présentes (69%). En revanche, seuls 45% d'entre eux s'appuient sur leurs outils pour développer une vision prospective ou prédictive.

Conscients malgré tout de la nécessité de développer une approche plus innovante, seulement 37% d'entre eux envisagent d'exploiter l'Intelligence Artificielle dans les prochaines années. Un taux faible quyi peut s’expliquer par des problematiques liées à la cybersécurité.

Pour ces derniers, l'IA devra jouer un rôle stratégique quant à la satisfaction des usagers de leurs services (56%), la maintenance prédictive (31%) et la détection de fraude (29%).

Résultat, les collaborateurs en charge de constituer les rapports de pilotage rencontrent de nombreuses difficultés. Sans surprise, les plus grands défis sont :

  • Les traitements manuels chronophages (66%)
  • Le retraitement de la qualité de la donnée (56%)
  • La fiabilité des données (55%)

Si le travail hybride est désormais une réalité pour beaucoup d'entreprises, notamment grâce aux outils SaaS, les organisations publiques, elles, sont une minorité (35%) à déclarer disposer de leurs données dans le cloud. L'émergence des technologies cloud permettrait aux acteurs publics d'optimiser leurs coûts et de bénéficier d'une plus grande flexibilité dans l'exploitation des données.

« Plus que de politique de gouvernance, il faudrait parler de culture à ce sujet. Et c'est en impliquant toutes les fonctions et métiers de l'organisation qu'il sera possible d'appréhender l'exploitation des données avec plus d'agilité et d'efficacité », déclare Abdelaziz Joudar, Co-fondateur et Directeur Général de DataValue Consulting.

Il s'agit de collectivités (26%), établissements publics (25%), administrations centrales (20%), services décentralisés (18%), et du secteur hospitalier (2%).