Les dépenses des projets IT augmenteront de 8,4% en 2021, dépassant de peu les 4 milliards de dollars estime le cabinet d’analyses Gartner Group. Rappelons que 2020 a été marquée par une nette tendance à l’économie, avec un recul de 2,2% des dépenses IT. Les secteurs les moins impactés par la crise devraient être les appareils (ordinateurs portables et tablettes en tête) avec 14% de progression suivis par les logiciels d’entreprise (10,8%) talonnés par les services IT (9%). La Transformation Numérique, en revanche, a été à peine freinée par la crise Covid-19 permettant au business de continuer dans un contexte exceptionnel où le télétravail partiel devient une quasi-normalité.
Objectif 2021 : optimiser les coûts …
L’optimisation des coûts est donc devenue prioritaire pour toutes les DSI. Une récente étude du CMIT et du club XVDSI corrobore ces faits. En France, 81% des 52 DSI interrogés affirment devoir réduire leurs dépenses IT, la chute des investissements informatiques allant de 5% à 30%. Près de 69% des répondants affirment même que leurs priorités d’investissements vont devoir changer cette année.
… et accélérer la Transformation Numérique
Cette situation est donc paradoxale. D’un côté, les budgets IT sont révisés à la baisse, d’un autre, la survie des entreprises dépend de plus en plus de la numérisation de ses processus qu’ils soient internes ou externes, de l’automatisation des tâches, de la prise en compte des interconnexions tout au long de la supply chaine, du fournisseur au client, poussant chaque DSI à intégrer une stratégie fortement axée sur la cybersécurité.
Ceci sans perdre de vue que l’IT est l’indispensable moteur de l’innovation, celui qui permet d’ouvrir vers de nouveaux business. Tout cela ne peut se réaliser sans une stratégie Cloud Computing qui combine installations On premise, Cloud privé et Cloud public,
Le véritable coût du Cloud
Le véritable challenge du Cloud, c’est la maîtrise des coûts. Car le Cloud ce n’est pas intrinsèquement cher. Ce sont surtout les ajouts de services et les adaptations qui font bien souvent exploser les coûts. Même si, à l’instar de la virtualisation à ses débuts, il avait été présenté comme l’ultime moyen contre la flambée des coûts d’exploitation. Certains grands groupes annoncent d’ores et déjà, au regard de l’inflation des dépenses (notamment le poste backup), vouloir faire marche arrière et réintégrer « On Premise » certaines de leurs activités Cloudifiées.
Capacity Planning
Alors comment réduire les coûts lorsque l’on craint de ne plus maîtriser les dépenses liées au Système d’Information (SI) ? C’est là qu’entre en jeu le Capacity Planning (ou Capacity Management), un secteur d’activité en plein développement.
Très souvent les DSI sont envahies par une multitude d’outils, outils qui génèrent un déluge de remontées d’informations liées à divers éléments du SI, dans des interfaces isolées les unes des autres. Elles doivent également administrer des environnements hybrides (On premise et tous types de Clouds) devenus difficilement gérables du fait d’une information souvent disparate, voire absente. Dans de telles conditions, comment un manager DSI peut-il estimer, voire défendre, un budget faute d’avoir une vision globale du SI ? Et quand bien même obtiendrait-t-il les éléments nécessaires à sa gestion qu’il ne pourrait décider clairement d’une répartition budgétaire optimisée et rationnelle.
La solution ? Le Capacity Planning, une suite logicielle composée de différents modules complémentaires. Une plateforme dont la fonction est de fournir une vision globale du SI, c’est-à-dire de l’ensemble de ses composants (physiques, virtuels, licences et applications). Elle permet également de connaître l’usage réel de chacun de ces éléments, savoir s’il est sur ou sous-dimensionné, par exemple, déterminer quelles sont les Machines Virtuelles (VM) éteintes ou encore les infrastructures non dé-commissionnées. Grâce à ce module, il est possible de prouver à une Direction Informatique que l’on a optimisé et rationnalisé les coûts de l’infrastructures. Prouver que l’on peut faire plus avec moins et que l’on a bien le contrôle de son environnement.
Ensuite vient le calcul des coûts, obtenir le TCO via la gestion du cycle de vie (allocations, amortissement, obsolescence, courbes de projection capacitaire …). Un calcul facilité et argumenté grâce notamment au contrôle et à la maîtrise de l’infrastructure.
Des Métriques pour Arguments …
Il est difficile pour un responsable de la DSI de défendre un budget sans données tangibles.
La situation est radicalement différente lorsque les preuves de l’économie réalisée sont chiffrées, que les besoins réels sont techniquement justifiés. Un module financier est dédié à ce type de calculs. Le calcul du coût de possession s’appuie sur des règles établies au préalable avec l’entreprise. Elles reposent sur des modèles standards de coût du marché permettant de calculer le coût de chaque composant.
… basé sur l’usage réel d’un Composant
Le coût est fonction de l’usage réel de chaque composant. Usage estimé grâce à un ensemble de données extraites du SI par les outils de Capacity Planning, informations agrégées par la suite et obtenues via un module dédié : quel est ce composant ? Comment est-il utilisé ? Par qui ? Des métriques qui peuvent aller, par exemple, du nombre de minutes consommées en téléphonie, au temps d’usage d’une solution de vidéoconférence …
Cartographie des Assets
Il est donc possible de cartographier les usages puis d’en déterminer le coût ce qui permettra à son tour de rationaliser les dépenses puis de chiffrer et réaliser des économies. Un autre module effectue l’inventaire, quand cela s’avère nécessaire, de tous les composants du SI, qu’ils soient physiques, virtuels, sous forme de licences ou d’applications. Serveur, baie de stockage, équipement réseau, librairie de sauvegarde, équipement de vidéoconférence ou téléphonie, tout type de composant est comptabilisé, inventorié. Une cartographie des possessions qui complète la suite logicielle, d’autant plus indispensable que bien des responsables de parc informatique sont loin de posséder une vision détaillée de ces fameux « asset ».
Des décideurs IT en ligne de mire
En définitive, la suite logicielle d’un outil de Capacity Planning cible les décideurs en leur offrant une vision globale, préalable indispensable au calcul et à l’établissement d’un budget ajusté à la réalité terrain. Un budget qui tient compte des infrastructures et composants sur ou sous-dimensionnés. Le décideur peut compter sur une cartographie précise de chaque composant, de son cycle de vie, de son amortissement, de sa dette technologique et de son coût. Ce portail permet une gouvernance qui couvre du reporting à l’aide à la décision.
Par Emmanuel Moreau, fondateur de Know&Decide