Les stratégies des entreprises en matière de transport doivent donc suivre le rythme, et mettre en œuvre une transformation digitale efficace pour relever ces défis majeurs. Les ramifications de ces derniers sont larges : aux transports à vide, à l’explosion des temps d’attentes ou encore aux silos entre modules– autant de blocages qui peuvent causer des dommages économiques importants – s’ajoutent pléthore de tâches administratives encore trop manuelles, des prises de décision encore trop basées sur l’intuition, et un manque d’informations exploitables en temps réel. Parallèlement, les émissions de CO2 du secteur sont encore largement non mesurées et non maîtrisées. Que ce soit au niveau micro ou macro, le secteur du transport peine à être en phase avec ce qui se déroule dans le monde en temps réel.
Heureusement, les tendances sont faites pour être inversées. En se tournant davantage vers les outils numériques, le secteur du transport sera en mesure d’impacter positivement l’économie, les entreprises et l’environnement. Pour ce faire, trois actions principales sont nécessaires.
Faciliter la collaboration
La mise en relation entre les expéditeurs, les chargeurs, les prestataires de services logistiques, les transitaires, et les transporteurs est clé.À titre d’exemple, trop souvent, de nombreux camions sont conduits vides sur des centaines de kilomètres afin de récupérer un chargement, alors qu’un autre camion est déchargé à proximité. Pour éviter ce type de pertes opérationnelles, les entreprises doivent impérativement travailler ensemble, mettre en commun leurs principes d’entreprise, et adopter des solutions ou plateformes unifiées et intégrées offrant connectivité, interopérabilité et exploitation des réseaux.
Appliquer des principes communs et prioriser l'interopérabilité permettent d’engendrer de nouvelles opportunités commerciales, de faire des économies, mais également d’obtenir plus de visibilité opérationnelle. Plus de collaboration entraine plus de résilience et d’agilité – des éléments clés pour mettre en place des stratégies efficaces face à l’évolution du marché et à ses imprévus, d’après le rapport le 33ème rapport de State of Logistics (SoL).
Automatiser l’exploitation des données
L’utilisation de fichiers Excel, les recherches manuelles, la quête sans fin d’itinéraire, de capacité et des meilleurs tarifs ne doivent plus être la norme. Le poids d’une administration inopérante et inefficace brûle des ressources précieuses et n’engendre pas de résultats.Les entreprises de transports doivent mettre un terme à la collecte unique de données à partir des transactions déjà exécutées, et commencer à générer des transactions à partir des données disponibles. L’automatisation de la prise de décision « data-driven » sur un réseau s’appuyant sur des schémas antérieurs et en temps réel tout intégrant des mesures prédictives est une composante essentielle pour fluidifier les opérations et optimiser les résultats économiques et écologiques.
La visibilité en temps réel, un véritable “must have”
Il est important pour les entreprises dans le secteur du transport d’avoir une visibilité sur l’ensemble des manœuvres effectuées. Avoir les informations nécessaires à portée de main en temps réel, qu’il s’agisse d’une visibilité au niveau des émissions de CO2 ou des prix, une vue d’ensemble de la capacité ou des heures d’arrivée, est essentiel pour une prise de décision optimisée. Combinée avec des moyens d’exécutions, la visibilité en temps réel permet aux entreprises de prédire les futurs états, intervenir rapidement lors d’imprévus, et mieux mesurer le rendement de leurs opérations.Comme le souligne un récent rapport de Logistics Management, ces deux dernières années,« plutôt que de repenser la logistique pour avoir de meilleurs résultats, la priorité semblait être de se précipiter sur n’importe quel résultat à n’importe quel prix ». Ce modus operandi continuera de miner l'état de ce secteur si rien n'est entrepris.
En définitive, digitaliser le secteur du transport est primordial pour répondre aux défis du logistiques et économiques actuels. L’appropriation des outils digitaux, la favorisation d'une culture collaborative, l'automatisation de la prise de décisions et l’obtention des informations en temps réel sont impératives pour établir l’interopérabilité requise pour tisser un fil conducteur entre les entreprises de la logistique et mieux adapter les processus au contexte.
Par Stephan Sieber, CEO chez Transporeon