Quels que soient les événements, l'éducation nationale a à cœur de maintenir coûte que coûte la continuité de sa mission pédagogique, même en cas de fermeture des écoles. Un leitmotiv mis à rude épreuve par le premier confinement au printemps 2020, même si l'éducation nationale a réussi à maintenir au maximum ses établissements ouverts par la suite et à poursuivre l'enseignement durant cette épreuve collective de pandémie. Malgré les épisodes de confinement, la "continuité pédagogique" est restée prioritaire pour éviter le décrochage des élèves et les retards dans les programmes scolaires, contrairement aux choix opérés par d'autres pays européens. Néanmoins, il faut se demander quels choix les établissements d'enseignement doivent opérer pour s'assurer d'avoir les solutions les plus performantes et sécurisées possibles ?
Comment la crise sanitaire ouvre à l'éducation de demain
La crise du COVID-19 a fait faire au secteur de l'éducation un bond de cinq à dix ans en avant en matière de transformation numérique, abolissant une barrière psychologique de longue date chez les élèves, les professeurs et les parents, avec l'utilisation massive d'outils numériques au service de l'éducation pour répondre aux restrictions d'effectifs dans les classes et aux fermetures d'établissement durant les confinements.
La pandémie a mis en évidence un retard en matière d'investissements dans les technologies de l'éducation, aussi appelées "edtech", qui représentent pourtant 16,3 milliards de dollars dans le monde en 2020, contre 7 milliards l'année précédente. En Europe, les entreprises en lien direct avec le secteur de l'éducation, contraintes d'investir dans des solutions numériques dédiées à l'enseignement, promettent de beaux jours au marché des edtechs.
Comment assurer effectivement la continuité pédagogique ?
Pour faire entrer l'éducation dans l'âge 2.0 et déployer le "homeschooling", le secteur de l'éducation a besoin à la fois de choisir les bonnes solutions technologiques mais aussi de former ses collaborateurs sur les bonnes pratiques pour utiliser la technologie au mieux. Pourtant, la leçon du premier confinement ne semble pas avoir été retenue ou mise en pratique ; en témoignent les problèmes d'accès aux ENT (Espace Numérique de Travail) et à la plateforme numérique du CNED (Centre National d'Enseignement à Distance) au début du troisième confinement début avril, avec de forts ralentissements ou des messages d'erreurs empêchant les étudiants, les professeurs et les parents d'élèves de se connecter et d'assister aux cours en ligne.
L'utilisation du cloud pour assurer le fonctionnement des systèmes informatiques des établissements scolaires semble être une solution adaptée pour garantir à tous les établissements un traitement efficace et continu et un bon niveau de sécurité, sans les obliger à investir dans du matériel trop conséquent.
L'enseignement face aux cyberattaques
La stratégie de sécurité informatique des établissements d'enseignement doit également progresser pour les protéger de toute forme d'attaque, en particulier le ransomware. Car, en raison de la quantité de données sensibles stockées, ils sont des proies particulièrement attrayantes pour les cyber-pirates. L'université de Montpellier a été victime d'une attaque, le 1er avril, qui a perturbé son système informatique avant que la DSI ne décide de l’interrompre.
Dans cette équation, la technologie doit être une solution et non la source du problème. A quoi ressemblera la nouvelle rentrée scolaire et vers quel format va tendre la "nouvelle normalité" de l'éducation ? Le maintien d'une combinaison d'apprentissage à distance et de présentiel en effectifs réduits nécessite de poursuivre les efforts de digitalisation déjà initiés par le secteur. La pandémie de COVID-19 a servi d'entraînement à surmonter les défis à venir, donnant aux acteurs de l'éducation les clés pour y faire face et continuer de s'améliorer, en termes de choix technologiques et de pratiques.
Par Patrick Rohrbasser, Regional Vice President EMEA et Afrique chez Veeam