La fibre optique serait-elle la nouvelle alliée pour résoudre les problèmes environnementaux ? Selon une étude publiée par le Think Tank européen Idate Digiworld, à l’occasion du Mobile World Congress (MWC) 2022,elle serait l’une des solutions les plus pertinentes pour répondre aux problèmes liés à l’environnement. Déjà il y a une douzaine d’années, elle était plus rapide avec moins d’atténuation, plus résistante aux interférences électromagnétiques (EMI), plus petite en taille que le cuivre. Et en plus elle était aussi considérée comme beaucoup plus écologique.
Il est vrai que les avantages du déploiement de la fibre optique sont nombreux. On peut citer, par exemple, la prise en charge d’une bande passante et d’une vitesse extrêmement élevée. L'avantage le plus important est la quantité d'informations qui peut être transmise par unité de câble à fibre optique.
De plus, plusieurs kilomètres de câbles à fibres optiques peuvent être moins coûteux que des fils de cuivre d’une longueur équivalente. La fibre optique est plus mince et peut être tirée dans des diamètres inférieurs à ceux du fil de cuivre. Leur taille et leur poids sont inférieurs à ceux d’un câble en cuivre. Cela leur permet de mieux s’adapter aux endroits où l’espace est une préoccupation. D’autre part, les fibres optiques ont une empreinte carbone beaucoup plus faible et ont généralement une durée de vie supérieure à plusieurs dizaines d’années. Le cuivre est actuellement en train de vivre ses dernières heures avec une disparition rapide, progressive et inéluctable des offres des fournisseurs.
Contrairement au Protocole de Kyoto, l’Accord de Paris sur le climat de 2015 repose sur une approche ascendante qui se base principalement sur la coopération pour inciter tout type d’acteurs, publics et privés, à s’engager et à agir en faveur du climat. Depuis la signature de cet accord, les initiatives ont été nombreuses aussi bien dans les secteurs publics des pays qu’au sein des entreprises privées, à travers le monde, pour à atteindre la neutralité carbone d’ici 2030. Pour de nombreux observateurs et notamment pour ce Think Tank, il ne fait aucun doute que la fibre optique est l’une des clés pour atteindre cet objectif. Alors que le 6e rapport du GIEC, sorti il y quelques jours sur la question de l’adaptation, fait part de l’extrême urgence de la situation climatique, la fibre optique ne serait-elle la courroie de transmission entre le numérique et le développement durable ?
Différents avantages économiques et environnementaux
Les changements dans le domaine des télécommunications n’ont jamais été aussi fulgurants que depuis la crise du COVID-19. Avec cette crise, le secteur s’est totalement transformé. Dans son étude IDATE DigiWorld estime que, d’un point de vue environnemental, la fibre est la meilleure technologie pour les réseaux. Celle-ci produirait moins d’effets secondaires négatifs pour l'environnement que d’autres technologies. Son empreinte en termes de CO2 est la plus faible. Elle consomme trois fois moins d’énergie que l’ADSL et dix fois moins que la 4G. Ainsi en favorisant la fibre, la réduction d’émissions de CO2 pourrait atteindre 1,6 gigatonne, d’ici 2030.
Cette réduction est le fruit de l’utilisation d’équipements moins consommateurs d’énergie puisque les réseaux fibre optique consomment 5 fois moins d’électricité que les réseaux cuivre tout en ayant un cycle de vie plus long. Au-delà de sa consommation, sa production dégage également une faible empreinte carbone. Carla fibre optique est produite à partir de matériaux simples, dont la production peut être réalisée entièrement en Europe. Ainsi son empreinte carbone est bien plus faible que celle du cuivre.
Il est important de noter que cette problématique n’est pas limitée uniquement au secteur des télécoms. Tous les secteurs sont concernés par le déploiement des réseaux de fibre et par les enjeux climatiques. Toutes les entreprises de tous les secteurs confondus sont soumises à la neutralité carbone, ainsi déployer plus de réseaux fibre optique dans les immeubles de bureaux ou dans les usines est nécessaire afin de mieux gérer la consommation d’énergie. Ce déploiement des réseaux de fibre optique permettrait de réduire l’empreinte carbone des sociétés de 1,2 gigatonne équivalent CO2.
Qui plus est en offrant plus de débit, bidirectionnel, la fibre optique permet une meilleure répartition et décentralisation du travail. Cette technologie permet de rendre les logements et bureaux plus intelligents. Grâce à des capteurs installés sur les chaines de production ou dans les bureaux, les réseaux de fibre optique qui sont par essence très peu consommateurs d’énergie permettent également de réguler tous les équipements consommateurs d’électricité. Ce type de réseaux très intelligent permet d’optimiser la consommation d’énergie et donc une réduction nette significative de l’empreinte carbone.
Le secteur des télécommunications est aujourd’hui au cœur de toute stratégie de notre société avec le déploiement des réseaux d’aujourd’hui et de demain. Que ce soit pour l’urgence d’agir pour la protection de notre environnement ou pour la production en local de ce que nous consommons, la pérennité et le développement de secteur seront cruciaux.
Par Gervaise Van Hille, Directrice générale France de Colt Technology Services