Sur la route, les ralentisseurs, sont les mal-aimés des conducteurs. Mais leur utilité n’est pourtant plus à prouver ! On les trouve notamment dans les zones où les usagers ont tendance à conduire trop vite et à menacer la sécurité des piétons. L’IT hybride peut lui aussi être perçu de deux manières différentes en entreprise. Pour les uns, c’est un ralentisseur, mais pour les autres, il représente une formidable opportunité. L’adoption du bon point de vue sera garante du succès d’un projet de transformation numérique
Le futur de l’entreprise se conjugue au logiciel
Les entreprises qui réussissent, sont celles qui se développent en s’appuyant sur les fonctionnalités offertes par les logiciels, c’est ce que l’on appelle communément la transformation numérique. Les logiciels bouleversent tous les secteurs qu’ils touchent : économie collaborative, amélioration de l’efficacité opérationnelle, conception produit, accélération des délais de commercialisation, multiplication des interactions avec les clients… Les innovations se sont considérablement développées, en réponse aux attentes client de plus en plus nombreuses et portées par les méthodes de développement agile qui rationalisent les délais et les efforts nécessaires à la concrétisation et à la commercialisation des idées. Les logiciels permettent aux entreprises de surmonter les obstacles à l’accès aux marchés, d’accéder facilement aux ressources dont elles ont besoin, d’obtenir une portée internationale, ainsi que des retours clients plus rapides.
Mais si la transformation numérique est le véhicule de l’entreprise de demain, le logiciel en est le moteur. Mais attention, la route de la réussite n’est pas toujours sans encombre.
L’IT hybride agit comme un ralentisseur ?
Si les avancées logicielles peuvent considérablement améliorer les résultats métier, les entreprises de plus de quinze ans s’appuient encore sur des systèmes informatiques historiques très onéreux dont elles ne peuvent pas se débarrasser sans investissements importants et sans risque de perturbations. De nombreuses entreprises ont choisi de déployer leurs solutions innovantes sur des plateformes cloud plus récentes, tout en tirant parti de leurs systèmes classiques fiables, éprouvés et générateurs de revenus qui sont souvent hébergés séparément dans leur data center.
Cet environnement IT hybride gagne malheureusement en complexité à mesure que les écarts se creusent entre les services IT innovants et les historiques. En parallèle, les équipes opérationnelles IT s’efforcent de protéger les services critiques contre les pannes et les failles de sécurité, tout en essayant de répondre aux nombre croissant de demandes de nouveaux services. Lorsque les délais sont trop longs, les utilisateurs frustrés se tournent vers les solutions cloud. Solutions qui ont souvent besoin d’accéder à des données stockées dans le data center de l’entreprise.
Dans ce contexte, les entreprises appliquent leurs pratiques opérationnelles et leurs politiques de gouvernance classiques, freinant ainsi la livraison des services de transformation numérique. Ces méthodes leur permettent de lutter contre les pannes, les failles et les pénalités réglementaires, mais elles retardent la publication des services et peuvent générer des coûts supplémentaires.
Surmonter le ralentissement
La clé du succès repose sur une vision de l’IT hybride comme un vecteur de transformation de la gestion informatique basé sur trois critères. Tout d’abord, il y a l’efficacité générée par la simplicité. Pour réussir, les équipes IT rationalisent leurs processus et outils, afin de faciliter leur utilisation, leur déploiement et leur intégration à l’échelle de l’environnement hybride. Dans cette optique, elles doivent tenir compte des différences tout en gardant une approche de gestion centralisée qui couvre à la fois le cloud et l’infrastructure de l’entreprise. L’objectif est de passer moins de temps sur la maintenance interne pour pouvoir consacrer plus d’efforts aux initiatives à fort impact. Pour y parvenir, on peut notamment simplifier le déploiement des outils de gestion, des ressources et des services IT en utilisant des conteneurs. Les outils de gestion en conteneurs sont également plus faciles à mettre à jour, avec des interruptions moins longues, ce qui minimise l’impact sur la gestion des opérations IT.
Vient ensuite l’agilité opérationnelle. L’agilité et le DevOps ont redéfini les relations entre les développeurs d’applications et les opérations IT. Ces dernières ont en effet gagné en flexibilité et en réactivité sans sacrifier la stabilité et la fiabilité nécessaires au fonctionnement des applications IT classiques. Ici, il est important d’évaluer des métriques clés pour déterminer le niveau d’agilité des opérations IT, dans le cadre d’un processus d’amélioration continue basé sur des récompenses qui encouragent les bons comportements. Ces métriques doivent notamment permettre d’évaluer le temps requis pour satisfaire les demandes de ressources (mise à disposition d’un serveur par exemple), tout en tenant compte du taux de réussite des changements planifiés : il ne s’agit pas d’aller plus vite sans se soucier des résultats.
Et enfin, le dernier des critères, celui de l’innovation encouragée. Les opérations IT doivent moderniser leurs approches, mais aussi permettre aux collaborateurs de l’entreprise de faire tester, perfectionner et concrétiser leurs idées plus rapidement.
Comment l’équipe IT peut-elle sortir de son cycle autocentré pour aider l’entreprise numérique dans son ensemble ? Pour faire simple, la gestion des opérations IT doit devenir plus collaborative. Généralement, les opérations IT sont séparées du reste de l’entreprise. En mettant en place des relations directes avec la gestion métier, on peut gagner en visibilité sur la vitesse du changement, réagir de manière plus avisée aux nouvelles situations ou aux problèmes et encourager la collaboration pour améliorer d’autres facteurs comme la sécurité et le développement d’applications.
Pour toute entreprise cherchant à faire le lien entre l’ancien et la nouveauté, l’IT hybride représente un défi de taille. À l’instar des ralentisseurs judicieusement installés, il a son utilité. Mais avec la mauvaise approche, il peut freiner la transformation numérique. Il est primordial de considérer l’IT hybride comme un vecteur de changement pour transformer les opérations qui ne peuvent plus répondre aux demandes métier. En simplifiant la gestion, en mesurant et en récompensant l’agilité et en trouvant de nouvelles approches de collaboration plus directes.
Par Eric Chaussier, Presales Manager Cloud, DevOps, Broker, Analytics chez Micro Focus