Comme nous l’avons indiqué dans IT SOCIAL, la pénurie des talents dans le numérique se confirme étude après étude, notamment dans le cloud et l‘IA. L’accélération du rythme de la transformation digitale, le manque de profils spécialisés et de partenariats fructueux entre écoles et entreprises est un facteur d’aggravation des pénuries de personnel qualifié. Pourtant, si l’on en croit l’étude d’Aravati menée par Figures, une application de recrutement, un réel ralentissement des rémunérations est constaté et devrait perdurer en 2023. En cause, la crise économique, l’inflation, le gel des embauches, autant de contraintes qui pousseraient les entreprises à repenser leur stratégie de marque employeur pour valoriser la mobilité interne et capitaliser sur la formation de leurs collaborateurs. « Cela va par conséquent stopper la flambée des salaires pour rééquilibrer la donne en 2023”, déclare Hymane Ben Aoun, fondatrice d'Aravati. D’après l’étude, la tendance à la hausse qui a vu les salaires du digital de 10,6 % en 2021 puis de 14,2 % au 1er semestre 2022 ne devrait pas se poursuivre. A la fin du 1er semestre, 84 % des recruteurs jugeaient le recrutement difficile. À l'origine de ce constat, des prétentions salariales démesurées liées à un nombre de candidats nettement inférieur au nombre d'offres.
Le ralentissement des salaires dans l’IT, serait dû, notamment, à la diminution significative des levées de fonds, les financeurs préférant sécuriser leurs investissements, ce qui a provoqué la baisse des recrutements au sein des start-up et des projets qui ne dynamisent plus le marché. La montée en puissance du no-code va aussi contribuer à mettre la pédale douce sur les salaires.
L’optimisme est de mise pour d’autres analystes
De son côté, le cabinet Robert Half prévoit la poursuite des augmentations pour les salaires IT en 2023 pour la France. Toutes les professions du secteur fonctions seraient concernées, et notamment, les développeurs, les administrateurs réseaux, les concepteurs de produits et les experts en cybersécurité. Les développeurs séniors ou très spécialisés devraient continuer à percevoir des rétributions alléchantes avec une revenu annuel de 55.000 € pour les moins bien lotis et 80 000 € pour les heureux élus en haut de l’échelle. Pour près de 7 recruteurs sur 10, l’inquiétude sur leur capacité à attirer les meilleurs serait prédominante.Quelles que soient les prévisions des observateurs, il est très probable que les défis qui se posent aux DSI en termes de recrutement restent les mêmes pour 2023. Il s’agit de l’identification et de la capacité à garder les profils les plus qualifiés. Dans l’étude du cabinet Robert Half, plus d’un décideur sur trois mentionnent le fait de trouver des talents avec les bonnes compétences, comme première préoccupation. Une proportion équivalente de recruteurs, craint que leurs meilleurs talents se fassent débaucher par la concurrence.
Dans tous les cas de figure, il sera aussi difficile de recruter les profils adaptés et en nombre suffisant en 2023 que durant cette année.