Malgré une année 2020 au profil atypique, avec un environnement économique global fortement impacté par la crise, les fintech françaises ont bien mieux performé en termes de levées de fond que leurs homologues européennes.
La technologie et ses effets, que sont la connectivité persistante et la dématérialisation, bousculent les marchés et redistribuent les cartes. La plateformisation des voitures en est un exemple parlant. De la fonction première de moyen de transport, elles sont en train de se transformer en véritables terminaux multimédia et multifonction. Les fabricants de voitures habitués à vendre des véhicules, des pièces détachées et des services devront élargir leur champ de compétences et réorienter leur chaîne d’approvisionnement pour se muer, en quelques années, en développeurs d’applications, de cybersécurité et de services connectés. Dans les services financiers, la révolution est aussi radicale.
Le secteur a connu récemment l’émergence de nouvelles innovations technologiques et des perturbations de processus. De de la gestion des opérations aux innovations technologiques basées sur les algorithmes et associées aux paiements, à la cryptomonnaie, aux chaînes de blocs, à l’IA et au ML, et aux paiements transfrontaliers ouvrent des opportunités à des modèles économiques fructueux. De nombreuses startups ont vu le jour pour s’immiscer dans les interstices d’un marché perturbé, non seulement par les innovations basées sur la technologie, mais aussi par l’évolution des régulations.
Un démarrage en trombe ralenti par le confinement…
C’est l’une des raisons pour lesquelles les fintech ont fait mieux que résister à la crise qui a secoué l’économie en 2020. C’est ce que montre le baromètre annuel des levées de fonds de France FinTech, l’association professionnelle des fintech, insurtech et regtech françaises. Les entreprises du secteur ont dans l’ensemble bien résisté révèle le baromètre. Elles ont levé 828,2 millions d’euros en 63 opérations, soit une progression de 18,5 % par rapport à 2019.
Pourtant l’année 2020 n’a pas été un long fleuve tranquille. Après un démarrage en trombe au premier trimestre avec des levées de fond d’un montant total de 253 M€, soit 36 % du total des levées de fond de 2019, le flux des financements s’est soudainement tari au second trimestre, sous l’effet paralysant du premier confinement et des incertitudes qui en ont résulté. Le déconfinement progressif a permis de rétablir une certaine dynamique avec 123,2 M€ levés au mois de juin. L’été et l’automne ont été marqués par l’attentisme, hormis l’importante levée de 100 M€ de Dataiku (Outil de décision financière par la donnée) en août.
… puis une reprise vigoureuse en fin d’année
« L’année se termine, comme elle avait débuté, sur une tendance très positive », se réjouit France FinTech. Les montants investis en décembre (143,9 M€) avoisinent ceux de janvier avec notamment trois opérations d’envergure : Luko (Assurances habitation) 47,5 M€, Pigment (Outil de décision financière par la donnée) 24,1 M€ et Lydia, 72 M€, qui complète ainsi son tour de financement du début d’année de 40 M€ pour atteindre 112 M€ sur l’ensemble de l’année, soit la plus importante série B pour une fintech française.
« Dans ce contexte extrêmement perturbé, les fintech françaises signent une belle performance annuelle avec 828,2 M€. Elles font nettement mieux que le marché européen (-7 %) et représentent une proportion accrue des levées du secteur du numérique en France (15 % des levées de fonds en 2020 contre 13 % en 2019) », conclut le rapport de France FinTech.