Alors que l’IA automatise les tâches des équipes administratives et financières depuis des années, l’IA générative (IAGen) est encore très peu utilisée et soulève de nombreuses questions sur les défis à venir pour les directions financières. L’IAGen, assimilable à un chatbot de dernière génération, génère des contenus sur la base d’algorithmes s’inspirant de données déjà observées, d’où l’importance de leur fiabilité.
Au sein d’une profession très prudente face aux risques de sécurité et de conformité règlementaire, il n’est pas surprenant que l’IAGen soit en phase d’évaluation, comme toute autre technologie émergente.
L’enquête de RSM corrobore les résultats d’une étude de Blackline qu’il faut lire entre les lignes sur la méfiance des DAF (Directeur administratif et financier) vis à vis de l’IAGen. Ainsi, les obstacles majeurs à l’adoption de l’IAGen entraînent un déficit de confiance pour 34 % du panel.
Le manque de compétences dans les équipes des DAF est cité par 30 % des répondants qui mentionnent aussi une résistance au changement dans les équipes (30 %). Le respect des cadres réglementaires et législatifs induit un doute sur la conformité des applications de l’IA aux données financières pour 31 % des répondants.
Selon l’étude RSM/IFOP, il ressort que 80 % du panel représentant les fonctions dirigeantes aux Royaume-Uni n’ont pas recours à l’IA générative et n’ont pas l’intention de l’utiliser dans le cadre de leurs activités financières. Un résultat explicite qui montre le décalage entre l’optimisme des fournisseurs de solutions et leurs clients.
En France, l’intelligence artificielle générative est utilisée à la marge par les DAF
D’après l’étude de RSM, seuls 5 % des répondants indiquent déjà utiliser l’IAGen. Un chiffre qui atteint 8 % pour les grandes PME de 200 à 249 salariés, c’est dire que cette technologie peine à être adoptée dans l’hexagone pour les métiers administration et finance. La conformité aux règlements et la préservation de la confiance des clients sont des maitres-mots dans les métiers de la finance ce qui peut expliquer en partiecette frilosité.
Côté DAF, l’étude montre un enthousiasme légèrement plus prononcé pour l’IAGen dans le secteur des services (24 %) et dans les grandes ETI et grandes entreprises de plus de 500 salariés (26 %). L’enquête révèle également une très grande méconnaissance des programmes publics incitant à l’appropriation de l’IA dans le secteur économique
depuis 2018.
Cependant l’étude de Blackline montrait les domaines dans lesquels l’IA peut être une aide pour les DAF. Pour rappel, les avantages de l’IA pour le métier finance et comptable sont les suivants. D’une part, une meilleure analyse (35 %), l’amélioration des capacités de prévision (35 %) grâce à la capacité de traitement des données financières.
Ces bénéfices sont complétés par l’amélioration des capacités d’audit par l'analyse de données (33 %) et enfin, la détection des fraudes potentielles (31 %). Quant à l’IAGen, son intérêt ne saute pas aux yeux des intéressés, tout au moins à ce jour.