Les DAF français plébiscitent l’Intelligence artificielle, et plus particulièrement l’IA générative, pour favoriser la résilience de leur entreprise. Mais ils se méfient à propos de sa mise en place.

L’IA est-elle la boule de cristal tant recherchée ? Si une solution miracle n’existe pas, le baromètre annuel de BlackLine, spécialisé dans la digitalisation des fonctions comptable et financière, révèle que parmi les différentes technologies, l’intelligence artificielle semble la plus appropriée pour aider les DAF à faire face à l’imprévisible.

Menée auprès de 600 cadres supérieurs et 679 professionnels des services F&C (Finance et comptabilité) sur sept marchés dont 152 professionnels en France, cette cinquième édition note en effet que l’IA et l’IA générative, pour respectivement 64 % et 69 % des DAF, remportent les suffrages, devant le cloud (63 %), la blockchain (56 %) et les cryptomonnaies (54 %).

Parmi les avantages de l’IA pour les départements finance et comptable, sont évoqués :
  • une meilleure analyse (35 %)
  • une amélioration des capacités de prévision (35 %) grâce à la capacité de traitement du volume des données financières
  • une amélioration des capacités d’audit par l’analyse de données (33 %)
  • une meilleure identification des modèles
  • une détection des fraudes potentielles (31 %).
Un tiers des directeurs financiers et comptables estiment également que l’IA favorisera l’évolution du métier de comptable tandis que 31 % d’entre eux pensent qu’elle permettra une meilleure identification des lacunes en matière de conformité.

Enfin, 30 % d’entre eux déclarent que l’IA favorisera plus d’efficacité en automatisant les tâches répétitives et 24 % d’entre eux qu’elle réduira les erreurs et améliorera la prise de décision.  

Exactitude des données financières

Parmi les obstacles rencontrés, ils évoquent le manque de confiance dans les données financières (32 %), le manque de confiance à l’égard des résultats fournis par l’IA (34 %) ainsi que l’absence de compétences adéquates au sein de leurs services (30 %).

Mais c’est surtout la mise en œuvre de l’IA dans l’entreprise qui les préoccupe, car ils restent méfiants quant à la fiabilité des données financières. Plus de la moitié d’entre elles (51 %) indiquent ne pas avoir une totale confiance en l’exactitude de leurs données financières.

Ce manque de confiance est dû principalement à des process de calcul et de traitement des données trop complexes (26 %), au manque de contrôle et de vérification automatisés du volume de données (24 %) mais aussi à l’incertitude quant aux compétences des personnes qui saisissent ces données (23 %) et enfin à la trop grande disparité de sources dont ces dernières proviennent (22 %).

Malgré les obstacles soulevés, la technologie demeure perçue comme une alliée par les directions financières et comptables, notamment dans un contexte de perma-crises où elles vont devoir s’armer pour faire face à un climat incertain.

En effet, ces professionnels sont préoccupés par la crise financière mondiale (77 %), le spectre d’une catastrophe (71 %), mais également par la montée en puissance de la question de la cybersécurité dans l’entreprise (70 %).  

Pilotage de l’entreprise

Autre sujet d’inquiétude, des défis internes tels que les erreurs liées au travail répétitif/manuel minant la prise de décision (64 %), la difficulté à résoudre les problématiques comptables complexes en raison du manque de compétences techniques nécessaires (62 %) ou encore le manque d’agilité de l’entreprise pour faire face à des imprévus (61 %).

Afin de répondre à ces défis externes et internes, les directeurs généraux et financiers estiment leurs priorités pour l’année à venir. 45 % d’entre eux estiment notamment que leur entreprise aura besoin de bénéficier de directeurs financiers expérimentés en matière de pilotage d’entreprise.

En fait, le rôle du directeur financier va continuer d’évoluer de façon stratégique en 2024. Parmi leurs autres chantiers stratégiques, on retrouve l’accès et l’analyse de données financières en temps réel (45 %), une plus grande focalisation sur l’analyse et la planification (41 %), l’accélération de la transformation numérique (34 %) et la compréhension de la trésorerie en temps réel (32 %).