Les enseignements du dernier Baromètre France Num confirment une progression de la numérisation des TPE/PME, résultant de l’impact de la crise sanitaire et des mesures prises par le Gouvernement notamment dans le cadre du Plan de relance. Cependant, le Baromètre insiste sur le besoin de poursuivre cette transformation au numérique des TPE/PME.
Avant la pandémie, de nombreuses petites et moyennes entreprises étaient conscientes de l’importance du numérique. Toutefois, l’ampleur de leurs initiatives variait considérablement. Certaines étaient mieux équipées que d’autres, mais en général la transformation suivait son train-train, par des ajouts disparates alimentés par les besoins quotidiens et sans réelle stratégie à long terme.
Voici ce que l’on pouvait lire dans le rapport du Baromètre France Num de 2020, portant sur l’année 2019 : « fierté d’entreprendre, réputation, gestion du temps, réduction des coûts, rentrées d’argent, retour sur investissement, fidélisation des clients, relations avec les employés et les fournisseurs, évolution de l’offre de produits et services : ce sont les motivations et les préoccupations des dirigeants de TPE/PME qui ont peu de temps pour s’intéresser à la transformation numérique ». Ce sont donc les besoins concrets de l’entreprise qui sont la clé d’entrée principale de la transformation le numérique et pas le « numérique pour le numérique ».
Rester visible et garder le contact avant tout
Mais la pandémie est passée par là et le Baromètre France Num de 2021, réalisé en pleine crise durant l’année 2020, démontre que la perception et les usages du numérique ont changé. Ainsi, après avoir déclaré qu’ils n’avaient pas le temps pour s’intéresser au numérique, les dirigeants sont à présent 78 % à considérer que le numérique représente un bénéfice réel pour leur entreprise contre 68 % en 2020.Pour relever les défis posés par la pandémie, l’usage du numérique a bondi dans ces entreprises.
Le recours aux sites internet pour garder le contact avec ses clients et rester visible en plein confinement a connu un véritable engouement. Alors que seulement 37 % des TPE/PME disposaient d’un site web avant la crise, ce chiffre a presque doublé avec 66 % des entreprises interrogées disposant d’un site internet, hors réseaux sociaux. L’usage des outils collaboratifs a également connu une forte progression : 43 % des TEP/PME interrogées disposent d’une plateforme de partage de documents entre collaborateurs contre 17 % en 2020 ; et 33 % de ces entreprises disposent d’outils de collaboration professionnelle contre 21 % en 2020.
Des progrès restent à faire
Cependant, note le rapport, ces tendances positives ne concernent pas tous les secteurs. Les entreprises de l’hébergement et de la restauration arrivent en tête des entités les plus visibles sur internet, 50 % de ces entreprises vendent en ligne et 93 % ont un site internet ou sont présentes sur des réseaux sociaux. À l’inverse, les entreprises du secteur du bâtiment et de la logistique sont peu équipées en outils de visibilité et se tournent plutôt vers les outils de gestion de stock ou de facturation.
Reste toutefois quelques irréductibles résistants. « Certains dirigeants de TPE/PME ont encore des réticences face au numérique et de nouvelles préoccupations émergent », affirme le rapport. Les 18 % d’entreprises qui n’ont aucune solution de visibilité en ligne, et les 13 % qui ne prévoient pas d’en acquérir évoquent plusieurs raisons : la non-pertinence par rapport au secteur d’activité, la nécessité de déployer des efforts continus de mise à jour des informations, et la peur de se faire pirater des données.