Le procureur général William Barr a encore frappé. Et cette fois encore, c’est Facebook qui trinque. Le réseau social a déjà été fait l’objet de critiques acerbes venant du gouvernement américain pour sa monnaie virtuelle Libra. Actuellement Facebook l’est également pour son système de cryptage des messages publiés sur ses plateformes Instagram et WhatsApp. Celui-ci entend rendre inaccessible tous les contenus provenant des expéditeurs et des destinataires, et ce, dans le but de protéger davantage les utilisateurs. D’un autre côté, cela va rendre la tâche plus difficile au Ministère de la Justice pour analyser les informations qui circulent sur les médias sociaux de Facebook. C’est pourquoi William Barr a préparé une lettre très offensive à l’encontre de la plateforme expliquant que le cryptage des contenus va ouvrir la voie aux délinquants de toute nature pour identifier et influencer les enfants. Il demanderait ainsi à Facebook de suspendre le déploiement de son système de cryptage des messages. La lettre en préparation serait consignée par le secrétaire américain à la Sécurité intérieure, le ministre britannique de l’Intérieur et par le ministre australien des Affaires intérieures.
Même si le discours n’est qu’au stade de brouillon, il illustre très bien l’appréhension des autorités américaines vis-à-vis des technologies de cryptage des données personnelles. On se souvient du brouhaha médiatique qu’a créé la demande du FBI à Apple pour déverrouiller un iPhone crypté ayant appartenu à un terroriste. Le département a toujours essayé de forcer la main aux entreprises technologiques pour créer une sorte de porte dérobée pour que les données soient accessibles au besoin. Pourtant, celle-ci peut aussi être exploitée par une personne tierce, dont les volontés seraient, au contraire, de nuire. De son côté, Facebook a déjà répondu à la lettre de William Barr. La plateforme confirme son opposition à la création de cette fameuse porte dérobée. Elle déclare qu’elle collabore déjà avec les autorités compétentes pour assurer la sécurité des utilisateurs, notamment des enfants.