Le dernier rapport de Civo, acteur des services cloud, dresse un bilan d’étape instructif après les promesses initiales d’évolutivité, flexibilité et rentabilité. Des engagements assombris par l'augmentation des coûts, la complexité des modèles de facturation et les enjeux de souveraineté.

L’enquête « The Cost of Cloud 2024 » auprès de 500 professionnels du secteur, tente d’apporter des réponses aux défis que posent les coûts et les usages du cloud. Ce rapport se penche surtout sur les services des 3 hyperscalers mondiaux de cloud, Azure de Microsoft, Amazon Web Services (AWS) et Google Cloud Platform (GCP). La position dominante de ces 3 grands acteurs suscité une préoccupation croissante quant aux coûts, à la complexité et au verrouillage par les fournisseurs.

L’analyse des résultats pondère le constat sévère de l’enquête. Ainsi, 41 % des organisations n'ont pas eu à faire face à une augmentation de leurs dépenses en matière de cloud au cours des 12 derniers mois. En revanche, 59 % des organisations déclarent avoir augmenté leurs dépenses cloud au cours des 12 derniers mois comme
indiqué ci-dessous.



Sur la base des réponses des professionnels qui ont noté une augmentation de leurs dépenses, la ventilation des augmentations de dépenses cloud est la suivante : 31 % des organisations ont déclaré une augmentation de 25 % au cours des 12 derniers mois. Une proportion de 32 % des répondants indique un accroissement des coûts situé entre 11 % et 25 %. Enfin, 37 % du panel signale une augmentation de 25 %. Ce sont des chiffres explicites qu’il convient de prendre en compte.

Des causes multiples à l’inflation des coûts

Après la crise sanitaire mondiale de 2020, les coûts énergétiques et l’inflation globale ont fait un bond très sensible qui a pesé sur les prix du cloud. L’examen à la loupe des factures révèle des dépassements liés à une mauvaise gestion des consommations, parfois détectées trop tard ou encore, une augmentation en flèche de l’usage des API (analyse du langage naturel, traduction, géolocalisation, etc.). S’ajoutent à ces dépenses inattendues des couts réseaux ou des problèmes de la portabilité des licences de logiciels déjà acquises.

L’adoption de l’IA nécessite des ressources, telles l’usage des processeurs GPU spécialisés pour faire tourner les LLM, contribuent aussi à l’augmentation des coûts. La complexité des applications migrées vers le cloud participent également à la hausse des prix.

Enfin, le multicloud qui fait appel à plusieurs fournisseurs afin, notamment, d’éviter le verrouillage à un seul prestataire, complexifie la gestion et la maitrise des coûts. La sécurité constituerait, selon une enquête de Flexera, le principal défi pour les entreprises. En outre, dans l'étude Flexera de cette année, les entreprises ont d'abord classé la sécurité comme leur principal défi en matière d'informatique dématérialisée.

Un retour partiel vers l’hébergement des ressources et données en interne

Outre la hausse des coûts, la complexité de certaines applications, la sécurité, la souveraineté des données, pousseraient des entreprises à rapatrier une partie de leurs actifs numériques en ligne vers l’hébergement sur site selon Citrix. Une étude d'IDC assure que 71 % des personnes interrogées prévoiraient de migrer partiellement ou totalement les charges de travail depuis le cloud vers le on premise. Selon Civo, le cloud est à la croisée des chemins et doit repartir sur d’autres bases pour retrouver ses promesses de transparence et de centrage sur le client.