Malgré une accélération initiale liée à la pandémie, les entreprises ont encore du chemin à parcourir pour permettre le travail à distance dans des conditions adéquates. Le mode de pensée hybrid-first reste encore un concept…

Une étude met notamment en lumière un décalage significatif entre les inquiétudes des collaborateurs et celle des managers sur l’équilibre vie professionnelle/vie personnelle.

Menée par le cabinet d’analystes Techaisle, cette enquête « Fonder le travail hybride sur de solides bases » de Mitel, spécialisé dans le domaine des communications d’entreprise, constate que le mode de pensée hybrid-first est loin d’être généralisé.

D’un côté, 42 % des entreprises françaises (43 % au niveau mondial. 1361 entreprises en Australie, Allemagne, Royaume-Uni et Etats-Unis) s’attendent à ce que leurs collaborateurs travaillent à domicile 3 à 4 jours par semaine de façon pérenne. Cette étude indique également que 20 % des salariés pourraient travailler exclusivement à domicile.

Manque de maturité des pratiques

Mais seulement 11 % de ces organisations déclarent avoir adopté un mode de pensée hybrid-first, et 44 % des entreprises (42 % en France) admettent ne disposer que de moyens de base pour le travail hybride, notamment du point de vue technologique (outils de collaboration).

Seul un tiers estiment avoir des pratiques de travail à distance matures avec des outils de communication et de collaboration avancés, alors que 78 % des collaborateurs (72 % en France) affirment que de meilleurs outils de communication et de collaboration les aideraient à mieux effectuer leur travail.

La flexibilité, l’agilité et l’assurance d’être dotés de solutions d’avenir sont pourtant les moteurs de la modernisation des entreprises. Des investissements sont donc à revoir à la hausse pour véritablement mettre en œuvre le travail hybride et pas uniquement la protection du réseau.

Plus facile à dire qu’à faire ! Une forte majorité (83 % des entreprises françaises et 84 % au niveau mondial) reconnait l’importance des outils de communications et de collaboration.

Mais les entreprises ne recherchent pas n’importe quelle solution. 69 % d’entre elles souhaitent investir dans des technologies de communication et de collaboration polyvalentes plutôt que dans des équipements spécialisés à vocation unique – venant ainsi renforcer la pertinence des solutions de communications unifiées (UC).

Les craintes des salariés

Du côté des achats, les organisations sont en quête de simplicité et de variété des modèles. En ce qui concerne les communications unifiées sur site en particulier, 41 % des entreprises en France préfèrent acheter des solutions de communications unifiées sous forme de dépenses d’investissement (CapEx), tandis que 29 % d’entre elles préfèrent un modèle de dépenses opérationnelles (OpEx).

Mais le défi le plus important à relever reste la réduction du fossé entre les salariés et leur direction. Alors que le phénomène de la « Grande Démission » continue de se propager en France, 48 % des employés s’inquiètent du conflit entre vie professionnelle et vie privée, contre seulement 19 % des employeurs.

En outre, 37 % des employés craignent le sentiment de solitude en situation de télétravail, quand seuls 28 % des employeurs expriment la même inquiétude. Et si 50 % des entreprises déclarent disposer d’un processus de remontée d’informations et d’évaluation continue des attentes des collaborateurs, 32 % n’ont pour l’heure pas encore mis en place de mécanisme de ce type.

« Comme le montre l’étude de Techaisle, les entreprises n’investissent pas suffisamment dans les outils et ne mettent pas suffisamment de ressources en œuvre pour répondre efficacement aux besoins d’un environnement de travail qui évolue rapidement vers l’hybrid-first », a déclaré Anurag Agrawal, Fondateur et analyste en chef chez Techaisle.

La complexité du choix et du déploiement, les incertitudes économiques et la nécessité de s’adapter rapidement à des conditions changeantes (dont l’adaptation du management pour motiver les équipes) représentent d’énormes défis pour les entreprises en quête de modernité.