Un report pour l’application de la règlementation sur la e-facturation a été accordé aux entreprises de toutes tailles, en septembre 2026 pour les grands groupes et ETI et en septembre 2027 pour les PME, TPE et microentreprises. Un délai bienvenu sachant que près d’un DAF (Directeur administratif et financier) sur trois (31 %) craint la mise en place de la réforme
Selon une enquête OpinionWay pour Quadient, seules 2% des entreprises de 10 salariés et plus interrogées seraient déjà prêtes à la date d’application de la règlementation. Les grandes entreprises et ETI sont à peine mieux loties avec 5 % des DAF qui se disent prêts. À l’origine prévu pour juillet 2024, le report de la législation sur la e-facturation va permettre aux organisations de se préparer avec un vaste chantier à venir, notamment, la mise à jour des bases fournisseurs, l’identification des cas d’usage, le e-reporting, ou la migration des factures au format requis.
Les bénéfices de cette réforme imposée paraissent clairs pour les responsables financiers. Pour preuve, l’étude d’Opinion Way pour Esker montrant que 89 % des sondés prévoient que la facturation électronique va accélérer la transformation digitale de leur entreprise et 55 % attendent un gain de compétitivité. Surtout, une majorité du panel interrogé estime que la nouvelle législation va améliorer la gestion de leur trésorerie (56 %) et permettra de réduire les délais de paiement (53%). À la clé, de meilleures relations des entreprises avec leurs clients et fournisseurs pour les DAF (55 % des réponses). Dernier avantage non-négligeable, près de deux DAF sur trois (64 %) déclarent que la facturation électronique est un moyen efficace de lutter contre la fraude.
Une appréhension vis-à-vis de la réglementation pour 31% des DAF
La mise en conformité des processus induits par la réforme suscite des craintes pour près d’un DAF sur trois. L’état des lieux sur la facturation électronique montre une adoption encore mitigée pour nombre d’entreprises. Ainsi, près d’une entreprise sur quatre (23 %) échange moins d’un quart de ses factures au format électronique. Une appréhension que les directeurs financiers justifient par une mise en conformité complexe (53 %), coûteuse (55 %). Près de la moitié (47%) mentionne l’enjeu récurrent de la sécurité des données. Parmi les autres motifs de réflexion, figure le manque d’information qui concerne 19 % des sondés alors que 9 % ne sont même pas informés de la date d’échéance des règles. Plus d’un répondant sur 3 estime que le calendrier de mise en conformité est trop court.
Un optimisme sur le respect des délais en opposition avec les réponses de l’étude de Quadient
La confiance prédomine chez les DAF qui se disent dans leur majorité (67 %) plutôt sereins quant à leur capacité à respecter le calendrier prévu. Les entreprises qui n’ont pas encore démarré les démarches de mise en conformité affichent une sérénité relative avec 51% des répondants qui s’estiment en mesure de tenir les délais. Surprenant décalage quand on met la loupe sur l’estimation des délais nécessaires pour être prêts à la date d’échéance de la législation. De fait, plus de la moitié des répondants (59 %) estime que le processus de mise en conformité nécessitera au minimum 12 mois. Un quart d’entre eux estiment même que ce délai sera supérieur à 18 mois, et 1 entreprise sur 10 table sur 24 mois ou plus.
Dans tous les cas, un vaste programme de transformation attend les directions financières.