Le Sage Summit 2015, première grand messe mondiale de l'éditeur de solutions de gestion, vient de se terminer. Au delà des annonces, Sage est engagé dans sa transformation digitale. Et surtout entend décaler l'ERP dans les stratégies business pour devenir le coeur de la nécessaire transformation des entreprises.

En direct de la Nouvelle Orleans – Invités par Sage à assister à son premier évènement de dimension mondiale, le Sage Summit 2015, nous avons pu rencontrer l'écosystème de l'éditeur, en particulier ses dirigeants et ses chercheurs. Ainsi que partenaires, des clients, mais également des start-ups soutenues par l'éditeur. A ce titre, même si la manifestation s'est déroulée aux Etats-Unis, marquant nettement l'objectif de Sage d'étendre son activité sur cette région du monde riche en TPE et PME – ce qui transpirait régulièrement dans les discours ! - la délégation française était certainement la plus fournie. Nous y reviendrons très rapidement, via les vidéos que nous avons réalisées sur place.

No-ERP, Sage visionnaire

Ce qui nous a le plus marqués, lors de cette manifestation, c'est la révolution annoncée par Sage, celle de la fin souhaitée de l'ERP, que nous avons traduite par 'no-ERP', pour faire une analogie avec la révolution du 'no-Software' annoncée par Salesforce.com voici une quinzaine d'années.

Malgré une attitude ouverte, proche parfois d'un évangélisme comme l'Amérique sait abuser, l'effet d'annonce a peu touché l'écosystème Sage, distributeurs et clients se montrant plus circonspectes. Même si dans les faits cette révolution est bien engagée, nous y reviendrons plus loin. Il faut rappeler que 90 % du business de Sage repose sur le on-premise, c'est à dire sur des licences de logiciels installés sur site ou chez les partenaires. Il n'est évidemment pas question pour Sage d'abandonner ses clients, ses games de produits 'classiques' continueront d'exister, d'évoluer, et d'être localisées afin de suivre les évolutions règlementaires et législatives. Et le on-premise continuera longtemps encore de représenter l'essentiel des revenus du groupe.

En revanche, Sage adopte dans le même temps une stratégie de globalisation qui repose sur des plateformes mondiales communes – Sage One pour les TPE, Sage Live pour les PME, Sage Impact pour la connectivité des experts comptables, X3 pour l'ERP sur les PME et jusqu'aux grandes entreprises – qui réunissent trois tendances : elles reposent sur le cloud, visent le temps réel, et se déclineront de plus en plus « dans la paume de la main », donc en mobilité.

Pourquoi une stratégie globale ?

Revenons rapidement sur l'historique de Sage. L'éditeur s'est construit sur une stratégie de croissance externe. Celle-ci s'est révélée satisfaisante tant il s'agissait de proposer des offres purement localisées, c'est à dire qui répondent aux attentes, pratiques et obligations des pays où Sage est présent. Ces solutions portent toutes le même nom, par exemple Sage 100, mais en réalité elles sont différentes d'un pays à l'autre.

Cette stratégie lui a réussi puisque Sage évolue dans la cour des grands, aux cotés des SAP, Oracle et Microsoft. En revanche, face à ces mastodontes, Sage demeure le challenger qui est loin de disposer des moyens de ses concurrents. C'est pourquoi Sage leur a raisonnablement laissé le terrain des grands comptes, pour se concentrer sur les TPE, les PME et les ETI, que les géants ne savent pas traiter correctement malgré leurs efforts pour évoluer dans ce sens à la recherche de nouveaux clients.

Seulement aujourd'hui, à l'image de la majorité des entreprises qui grossissent, Sage doit évoluer et adapter ses méthodes et ses produits pour répondre, comme ses clients, à la transformation digitale et soutenir la globalisation. Les lignes de produits que nous avons citées plus haut entrent dans cette stratégie : une approche globale, qui mutualise les moyens, qu'il s'agisse de R&D comme de plateformes - elles reposent sur le cloud Amazon AWS et sur Microsoft Azure – mais avec la touche d'adaptation aux particularités locales assurées par les équipes de développement également locales.

Et l'ERP dans tout cela ?

Justement, dans le cadre de la transformation digitale des entreprises, l'acronyme n'a plus de sens puisque la gestion devient une commodité certes indispensable, mais dont les usages se sont largement démocratisés, qui devient un outil accessible, et qui porte la prise de décision jusque sur tous les collaborateurs de l'entreprise.

Jusque dans les PME (les TPE y viendront plus tard), le coeur de l'entreprise se décale ainsi de la triptyque traditionnelle compta/facturation/paie et de son lot de fonctionnalités - qui resteront, quoi qu'il arrive - vers des domaines désormais plus stratégiques que sont le CRM (gestion de la relation client), les RH (ressources humaines), et surtout l'accessibilité à l'ensemble de ces outils, sous réserve d'en disposer des droits, n'importe où et à tout moment.

Voilà pourquoi dans le discours de Stephen Kelly, le CEO de Sage, l'expression ERP disparaît, tandis que les outils d'ERP demeurent. Sur le terrain, cette vision est relayée par les partenaires de l'éditeur que nous avons rencontrés, comme par ses clients finaux. Ils nous ont rappelé que les PME ne recherchent pas un ERP - qui traine la sulfureuse image d'une usine à gaz au prix exorbitant et au succès incertain – mais des outils pour gérer l'entreprise et qui sont capables d'accompagner leur transformation digitale par leurs fonctionnalités, leur disponibilité, leur souplesse, leur capacité d'adaptation et leur scalabilité (capacité à grossir de manière transparente).

Séduire toutes les entreprises

Vaste programme dans lequel Sage s'est lancé avec des arguments qui devraient continuer de séduire. En particulier les nouveaux arrivants, TPE, start-ups et 'milléniums', qui seront plus enclins à adopter des solutions comme Sage One (accessible à partir de 1 euro par mois !) ou Sage Live.

Mais également les autres entreprises, les PME en lace, etc., car il est un domaine dans lequel Sage ne déroge pas, la capacité de déployer de déployer une solution indifféremment en local, chez le partenaire, dans le cloud, voire en mode hybride, en retrouvant les mêmes fonctionnalités et les mêmes interfaces. Et avec les solutions nativement dans le cloud, la capacité d'évoluer d'une solution vers une autre de manière transparente afin d'accompagner la progression des entreprises, tout en offrant l'accès nécessaire à l'expert comptable pour qu'il exerce sa mission.

Rappelons qu'en France, 1 entreprise sur 2, et 4.400 experts comptables sont équipés de solutions Sage.