Malgré des facteurs accélérant la transformation numérique, l’adoption de l’IA a été progressive au fur et à mesure que les organisations s’efforçaient de mettre en œuvre des stratégies holistiques, mais la tendance à long terme est une accélération tirée par l’automatisation, l’innovation commerciale et la réduction des coûts.

Depuis que la crise a amplifié les facteurs stimulant l’évolution technologique dans les entreprises, la transformation numérique a connu une accélération sans précédent. Dans le domaine de l’intelligence artificielle, celle-ci se concrétise par un intérêt grandissant pour ces technologies, car elles permettent de pallier certains désagréments que connaissent actuellement les entreprises. Il s’agit entre autres d’atténuer les effets de la pénurie de profils, aggravée par la Grande démission et l’exode citadin (par opposition à l’exode rural) à la poursuite de meilleurs standards de vie. D’autres facteurs comme la recherche de compétitivité et l’innovation alimentent aussi un intérêt croissant pour les technologies cognitives.

En effet, l’IA apporte de nouveaux avantages et de nouvelles efficacités aux organisations grâce à de nouvelles capacités d’automatisation, une plus grande facilité d’utilisation et d’accessibilité, et une plus grande variété de cas d’utilisation. On retrouve l’IA à la fois appliquée par le biais de solutions prêtes à l’emploi comme les assistants virtuels, et aussi intégrée dans des opérations commerciales existantes, comme les processus informatiques et opérationnels.

Une croissance régulière de l’utilisation de l’IA

C’est le constat dressé par la dernière étude d’IBM, réalisée dans le monde entre le 30 mars et le 12 avril 2022. Le Global AI Adoption Index 2022 fournit des informations sur l’adoption globale de l’IA dans les principales régions économiques. Concernant le taux d’utilisation actuel de l’IA, l’étude montre que seulement 35 % des entreprises dans le monde (31 % en France) ont déclaré utiliser l’IA dans leur activité, tandis que 42 % (44 % en France) des répondants ont déclaré qu’elles exploraient les cas d’usage de l’IA. Ces chiffres montrent une croissance régulière, mais raisonnée, de l’utilisation de l’IA, en hausse de quatre points par rapport à 2021. L’un des principaux facteurs d’adoption, outre la multiplication des offres, a été le fait que les entreprises se sont tournées vers l’IA pour les aider à accroître l’automatisation des tâches et à réduire les coûts, estime le rapport.

Les mêmes causes produisant les mêmes effets, l’adoption de l’IA continue de s’accélérer, avec plus de la moitié (53 %) des professionnels de l’informatique déclarant avoir accéléré leur déploiement de l’IA au cours des 24 derniers mois. Ce taux est nettement plus élevé qu’en 2021, où seulement 43 % des entreprises ont déclaré que leur organisation accélérait le déploiement de l’IA dans le cadre de leur réponse à la pandémie. Les disparités sectorielles sont également importantes. Les services financiers sont bien plus susceptibles de déployer ou d’accélérer leur déploiement de l’IA que leurs homologues. D’autre part, l’adoption de l’IA diffère selon les entreprises, les zones géographiques et les secteurs.

Chine et Inde en tête de peloton

Alors que les grandes entreprises sont deux fois plus susceptibles de l’avoir activement déployée, les petites entreprises n’en sont qu’au stade de l’exploration dans le meilleur des cas. Les entreprises chinoises et indiennes sont en avance, puisque près de 60 % des professionnels de l’informatique de ces pays déclarent que leur entreprise utilise déjà activement l’IA, un taux d’adoption nettement plus élevé que sur des marchés comme la Corée du Sud (22 %), l’Australie (24 %), les États-Unis (25 %) et le Royaume-Uni (26 %).

Rappelons que la France en est à 31 % de taux d’utilisation. Les disparités sectorielles sont également importantes, les entreprises des secteurs de l’automobile et des services financiers étant beaucoup plus susceptibles de déployer ou d’accélérer leur déploiement de l’IA que leurs homologues.

L’IA appliquée à l’ESG fait son chemin

En somme, l’IA fait partie des préoccupations de la majorité des professionnels de l’informatique en Europe. Une large majorité de ceux qui travaillent dans des organisations qui explorent ou déploient l’IA(77 %) convient qu’il est important de pouvoir expliquer comment l’IA est parvenue à une décision. Le manque de compétences et de formation pour développer et gérer une IA digne de confiance (63 %) et les outils de gouvernance et de gestion de l’IA qui ne fonctionnent pas dans tous les environnements de données (56 %) sont les plus grands obstacles auxquels les entreprises sont confrontées pour développer une IA explicable et digne de confiance.

Enfin, près de deux professionnels de l’informatique sur cinq en Europe (38 %) déclarent que leur entreprise applique actuellement l’IA pour accélérer les initiatives ESG, et un quart (25 %) indique que leur entreprise prévoit d’appliquer l’IA à ses initiatives ESG. Environ 30 % des professionnels de l’informatique en Europe pensent que l’IA a le plus grand potentiel pour aider à résoudre les défis ESG et de durabilité telle que la conduite de processus commerciaux plus efficaces (32 %), la fourniture de données plus précises et vérifiables sur les facteurs de performance environnementale à des fins de reporting (31 %) et le respect des exigences réglementaires et de conformité (29 %).