Cette approche automatisée doit s’intégrer à l’échelle de l’entreprise pour que celle-ci reste compétitive sur le marché. Pour cela, elles doivent tirer un trait sur les silos d’automatisation informatique qui exploitent plusieurs outils différents, et choisir une voie plus uniforme, qui maximise les investissements déjà réalisés tout en gagnant en flexibilité face aux événements. Grâce à cette approche holistique, les employés peuvent davantage collaborer entre services, sur différents outils et clouds et avec différents fournisseurs. L’entreprise peut plus facilement partager les bonnes pratiques et les enseignements tirés de l’expérience, tout en mettant en œuvre des orientations et des modèles standardisés qui contribuent à éviter de dédoubler le travail.
L’IA, vecteur d’automatisation
Améliorer les capacités d’automatisation doit se faire avec l’aide de l'IA, au sein des systèmes, pour remplacer les anciens processus trop rigides par des workflows dynamiques et intelligents. Cela permet également d’anticiper les défaillances des systèmes, de réallouer les ressources en temps réel, ou même de générer des codes plus spécifiques par système. En augmentant les opérations par l’IA, il est possible de répondre à des événements qui n’avaient jusqu’à présent pas de solution adaptée ; la charge de travail manuelle des collaborateurs s’en trouve diminuée, accélérant aussi la mise sur le marché de nouvelles solutions.C’est aussi une solution apportée aux entreprises pour gérer la pénurie de talents. Les développeurs juniors ont la possibilité d’apporter leur contribution pour développer davantage la génération de code grâce au langage naturel ; les tâches complexes se trouvent simplifiées grâce aux outils d’IA, décuplant ainsi la force de travail, avec la possibilité pour les équipes de laisser de côté les tâches routinières, qui sont automatisées, au profit de tâches plus stratégiques.
L’exploitation de l’IA pour coder et pour produire des scripts d’automatisation se généralise, face au perfectionnement des modèles et à l’assouplissement des options de déploiement. Les développeurs peuvent gagner du temps et de l’énergie grâce aux modèles qui combinent de vastes ensembles de données avec une connaissance approfondie des environnements clients, rendant la génération automatique de code plus adaptée pour chaque utilisateur individuel. C’est la productivité de l’ensemble des collaborateurs des entreprises qui se verra renforcée, tout en menant de nouveaux membres de l’équipe vers l’acquisition de nouvelles compétences.
Renforcer la résilience opérationnelle grâce à l’automatisation, dans le contexte de DORA
Le contexte réglementaire est en pleine évolution, avec l’influence de l’IA et de l’automatisation. Le dernier événement en date en la matière a été la mise en œuvre de DORA, règlement européen qui permet de repenser la gestion des environnements informatiques des entreprises à partir de 2025. Les équipes chargées de l’infrastructure mettent en tête de leurs priorités la résilience numérique face au contexte international instable, et auront un rôle central à jouer pour identifier les capacités des entreprises à faire face aux événements extérieurs.Les entreprises concernées par le règlement DORA sont les banques, assureurs et fonds d’investissement, dont les capacités à résister à toute interruption de leurs opérations et à assurer un niveau de cybersécurité pertinent sont concernées. Les acteurs des services financiers continuent d’étendre leurs opérations aux plateformes numériques en raison de la demande croissante et de l’évolution des conditions sur le marché ; une tendance accentuée par l’adoption de l’IA. La tendance grandissante d’hébergement des données réglementées et des opérations critiques des entreprises sur des plateformes de fournisseurs tiers contribue à instaurer une dépendance envers quelques fournisseurs soigneusement sélectionnés et à accentuer le niveau de risque sur l’ensemble de la chaîne de valeur des services financiers.
Assurer sa résilience opérationnelle ne se limite pas à faire face à un incident, mais couvre aussi la flexibilité d’une entreprise pour intégrer les changements sous forme de processus au sein des opérations quotidiennes, au lieu d’adopter une approche réactive. Cela implique de mettre en place des structures et des processus opérationnels qui reposent sur une infrastructure informatique ouverte, agile et capable de s’adapter au changement.
Grâce aux capacités de déploiement rapide de l’infrastructure et des applications en cas d’incident externe, le choix de l’automatisation informatique est adapté aux objectifs de mise en conformité des institutions avec le règlement DORA. Les méthodes de basculement et de transfert manuels peuvent entraîner des retards, des erreurs, des pertes d’affaires et des problèmes de conformité réglementaire. Grâce à l’automatisation, les équipes informatiques peuvent se concentrer sur l’optimisation du déploiement et de la migration en cas d’incident, avec une intervention humaine réduite pour les tâches élémentaires et la mise en œuvre de scénarios complexes.
Autre avantage de l’automatisation informatique : la maîtrise des dérives liées à la configuration et la garantie de conformité avec les obligations de l’entreprise en matière de cybersécurité et de réglementation. Les entreprises peuvent étendre l’automatisation à l’ensemble de leur infrastructure en ajoutant une plateforme d’automatisation informatique flexible, tout en gagnant en rapidité, en efficacité et en cohérence.
Equilibrer le rapport entre innovation et conformité réglementaire
La transformation de l’opérationnel des entreprises pour gagner en productivité et développer leurs activités dépend en grande partie de l'automatisation et l’IA. En parallèle, les entreprises doivent repenser leur résilience opérationnelle et leur cybersécurité pour s’aligner avec les réglementations européennes. Mettre l’automatisation en priorité des choix peut apporter des réponses à ces deux problématiques, notamment en donnant aux équipes les moyens d’innover plus rapidement et de gérer de plus en plus de workloads grâce à l’automatisation augmentée par l’IA, tout en étant conformes auxnormes réglementaires.
En associant ces différentes approches, les entreprises accèdent à un champ des possibles étendu, pour être mieux armées dans un paysage de plus en plus complexe et compétitif.
Par Matt Roberts, Ansible Platform Lead, EMEA chez Red Hat