Avec l’Afpa, le ministère du Travail, du Plein emploi et de l’Insertion a mené une nouvelle étude pour identifier les évolutions significatives du métier de délégué à la protection des données (DPO).

Mai 2018 apparaît déjà très loin pour beaucoup d’entreprises. C’est à cette époque qu’est devenu exécutoire le RGPD. Et c’est à cette époque que bon nombre d’entreprises (peu d’entre elles ayant vraiment anticipé l’entrée en vigueur de ce règlement…) ont découvert le métier de DPO.

Comment a évolué cette profession ? Menée auprès de 1 811 DPO désignés auprès de la CNIL (23 % des DPO déclarent être certifiés sur la base du référentiel CNIL), cette étude constate premièrement une forte augmentation du nombre de DPO, passant de 21 000 en 2018 à 28 810 en 2021.

Autre point intéressant, la diversité des profils. 47 % sont issus d’autres domaines d’expertise que le domaine juridique et informatique (+ 12 points depuis 2019). Ils proviennent notamment des fonctions administratives et financières, la qualité, la conformité-audit.  

Motivation et manque de formation

Cette étude permet de brosser un portrait du DPO en 2021 :  
  • 72 % exercent leur fonction comme DPO interne
  • 29 % exercent en Île-de-France
  • Égale représentation des femmes et des hommes
  • 62 % sont issus de formation supérieure, de niveau 7 ou 8
  • 63 % sont âgés de 40 et plus
  • 55 % ont une ancienneté dans la fonction de DPO de 2 ans et moins
Plus de la moitié (58 %) sont satisfaits de l’exercice de leur fonction et 87 % convaincus de l’utilité de leur fonction. Ils souhaitent également poursuivre leurs missions avec une forte motivation à 67 %.



Cependant, cette enquête note aussi que la formation est en baisse. 42 % de ces professionnels exercent cette fonction de façon isolée par rapport aux autres DPO (+ 14 points). Un tiers n’a suivi aucune formation informatique et Libertés/RGPD depuis 2016 (+ 7 points) alors qu’ils proviennent de plus en plus d’environnement hors informatique et juridique.  

RH et santé

Or, la majorité (75 %) des DPO expriment un besoin de formation et 31 % des DPO déclarent vouloir suivre une formation complète. Ils sont 52 % à souhaiter au moins une action de formation sur des contenus informatiques, 52 % sur des contenus juridiques, 41 % sur des contenus communication et gestion de projet et 56 % sur des contenus spécifiques au métier de DPO (analyses d’impact, bilan annuel…).

Trois domaines de perfectionnement ressortent : les ressources humaines pour 27 % des DPO, la santé, 25 % et l’intelligence artificielle pour 17 %.



Cette étude aborde un angle intéressant en comparant les DPO internes et ceux qui interviennent pour différentes entreprises (mutualisation) tant sur leurs caractéristiques socioprofessionnelles, leurs cadres d’activités et leurs vécus professionnels.

En fonction des choix d’organisation des structures, il existe 3 types de DPO :  
  • Le DPO interne qui est salarié d’un seul responsable de traitement
  • Le DPO interne mutualisé qui est salarié mutualisé pour plusieurs responsables de traitement
  • Le DPO externe qui est indépendant, ou salarié d’un organisme spécialisé (organismes publics de services numériques, cabinet de conseil, cabinet d’avocats…)