En imposant une agilité de survie, la crise pandémique a inauguré une nouvelle ère pour les DSI et leurs entreprises. L’agilité est devenue un facteur de résilience, et celle-ci est devenue à son tour un avantage compétitif.
Lors de l’irruption pandémique, Airbnb a bousculé ses programmes et pris des mesures d’urgence pour éviter tout impact sur son activité. L’entreprise a mis en place des protocoles de désinfection stricts et ajouté une nuit gratuite obligatoire entre les séjours afin de donner plus de temps pour le nettoyage. Elle a également assoupli les politiques d’annulation et mis en place des mesures pour compenser la perte de revenus de ses hôtes. Elle a levé des capitaux pour renforcer sa capacité à absorber l’impact de la réduction des réservations et des annulations.
L’entreprise a en outre cherché à débloquer des sources de revenus en adaptant l’offre à la nouvelle situation. Elle a proposé des voyages à l’intérieur des pays de résidence et les séjours en milieu rural. Elle a également promu les séjours de quarantaine plus longs, et ajouté des détails tels que la vitesse d’accès à Internet dans les caractéristiques importantes du logement.
S’écarter des plans établis pour s’adapter
Ceci est un exemple d’entreprise agile, capable de s’écarter de ses plans stratégiques et de s’adapter à l’évolution de l’environnement. La portée de ces modifications peut apparaître comme une simple réorientation de l’offre et un remodelage de ses règles, mais du point de vue des développeurs et de la DSI de l’entreprise, l’opération est bien plus complexe qu’il n’y paraît. L’agilité permet non seulement de gérer les opérations quotidiennes, mais surtout faire face aux imprévus. Dans ce schéma, le rôle de la DSI évolue et les capacités requises pour ce faire évoluent aussi.
« Passant de la simple prestation de services à une approche qui englobe l’ensemble de l’entreprise. Cette agilité étendue se distingue par des relations centrées sur le client, le développement durable, le bien être des employés et la technologie », résume une récente étude, menée par Intuit Research et Kantar Research pour le compte de Colt. Ils ont interrogé 250 DSI et responsables informatiques aux États-Unis, en Europe et en Asie, travaillant dans des entreprises de 5 000 collaborateurs et plus. L’objectif était de connaître l’image que les DSI ont de leur fonction, savoir comment ils se situent par rapport à leurs concurrents, et vérifier s’ils sont réellement agiles.
Les DSI s’estiment majoritairement agiles
D’après cette étude,88 % des DSI participent de façon « importante » ou« très importante » à la plupart des décisions métier stratégiques. Pour eux, l’année 2022 s’annonce chargée. Depuis le début de la pandémie, la hausse des dépenses informatiques est significative. Par conséquent, une majorité de 74 % estime que les dépenses IT vont continuer d’augmenter tout au long de l’année. Dans le détail, 43 % d’entre eux sont convaincus que leurs dépenses informatiques vont progresser de plus de 10 %, seule une minorité (11 %) envisage de resserrer les budgets.
L’étude s’est également intéressée à l’agilité des services informatiques, qu’elle relie à des critères comme le taux d’adoption du cloud, la relation avec les clients et le rôle de la DSI dans la transformation numérique, alors que celle-ci est principalement une affaire de méthodologie, d’organisation et de culture. Sur ce point, les DSI s’estiment majoritairement agiles dans leurs domaines et ceux proches de leur fonction, à savoir l’expérience numérique et la mise en place de partenariats au sein de l’écosystème. L’indice global de 61 points dénote une certaine confiance dans leur propre agilité par les DSI. « Cet optimisme provient en partie de la maturité cloud, ainsi que de la taille de leur entreprise. Les DSI des petites structures, de même que ceux qui ont adopté le cloud à grande échelle, s’estiment plus agiles que leurs concurrents », explique le rapport.
Alors que l’agilité avant la crise se référait à la rapidité avec laquelle une organisation réagissait aux opportunités, dans un environnement incertain et susceptible de basculer à tout moment, et comme l’a démontré le premier confinement, l’agilité est devenue un facteur de résilience, et celle-ci est devenue à son tour un avantage compétitif.