La crise sanitaire a démontré le besoin et la nécessité pour les citoyens français de rester connectés à leur environnement professionnel, personnel et culturel depuis leur domicile. Ce basculement a entraîné une forte augmentation du trafic, mais aussi une modification importante du profil de trafic.
L’Arcep vient de publier son rapport 2021 sur l’état de l’internet en France, faisant le bilan d’une année 2020 qui aura été un véritable stress test grandeur nature pour les réseaux. Outre l’augmentation du trafic, le principal enseignement de cette crise est que les infrastructures ont bien tenu le coup. Moyennant quelques ralentissements sporadiques, l’ARCEP considère que « malgré la forte hausse des usages voix et internet, les réseaux fixes et mobiles n’ont pas subi de congestions majeures, explique le régulateur. Le règlement internet ouvert a par ailleurs montré sa capacité à s’appliquer en toutes circonstances ».
L’Arcep souligne également la mobilisation exceptionnelle de tous les acteurs de l’écosystème (opérateurs, fournisseurs de contenus et d’applications, utilisateurs et institutions publiques), qui a permis aux réseaux de fonctionner de manière continue et neutre pendant toute la durée de la crise sanitaire. La situation exceptionnelle de 2020 a en outre permis de vérifier si le réseau mondial, l’internet, pouvait tenir la charge en cas d’augmentation soudaine et généralisée du trafic. Durant le premier confinement, les professionnels et les particuliers ont massivement utilisé l’internet pour maintenir le contact et les échanges.
Impact sur les usages et les réseaux
Comme beaucoup de personnes à travers le monde, les Français ont découvert de nouveaux usages pendant les confinements : télétravail, télé-éducation, consultations médicales en ligne, visioconférence… De fait, le trafic a bondi au niveau des fournisseurs d’accès de plus de 50 % pour atteindre 27,7 To/s à la fin de 2020. Le trafic provenant des CDN interne au réseau des principaux fournisseurs d’accès à internet en France a lui augmenté de 82 % en un an pour atteindre 7,1 To/s. Ces chiffres concernent toute l’année 2020. En scrutant les chiffres, on constate que le trafic s’est accru de 30 % pendant le premier confinement.
Le confinement a également provoqué une modification importante du profil journalier du trafic. En temps normal, le trafic internet était étalé sur toute la journée avec un pic le soir, du fait d’usages relativement consommateurs en bande passante (vidéo notamment), et durant les week-ends. Avec la crise, le recours a nettement redressé la courbe d’utilisation, et le pic observé habituellement en soirée a été étalé sur toute la journée. Le profil de trafic en journée ressemblait ainsi davantage au profil de trafic observé pendant les week-ends. « Cette modification de profil s’explique par la modification des usages, affirme le rapport, notamment l’augmentation des visioconférences liées au recours au télétravail, mais aussi une augmentation du streaming vidéo et des jeux en ligne, fortement consommateurs en bande passante ».