L’Observatoire des Métiers du Futur, think tank créé pour contribuer à développer l’employabilité en France, a souhaité savoir comment les changements dus aux nouvelles technologies du numérique influent sur les métiers et comment ils sont perçus par les Français. Pour ce faire, l’Observatoire a interrogé 300 actifs, issus de 60 secteurs d’activité, dans 4 grands domaines : tendances du marché, impact de l’automatisation, développement des compétences et formation.
Les crises étant des accélérateurs de tendances, comme celle du télétravail par exemple, certaines de celles relatives aux métiers ont été précipitées plus que d’autres par la crise sanitaire et économique. L’automatisation arrive largement en tête des réponses lorsqu’il s’agit, pour les répondants, de citer les facteurs d’évolution de l’emploi dans les 5 ans à venir. Ils sont 44 % à placer l’automatisation, en premier devant l’évolution des habitudes de consommation (16 %) et la pénurie de compétences (14 %).
Concernant l’impact prévu de cette automatisation, c’est-à-dire la part des actifs qui pensent que leur métier disparaîtra ou sera profondément transformé dans les 5 années à venir, les réponses se répartissent à part relativement égales, entre les participants. Ils sont 31 % à lui attribuent un fort impact, affectant 25 % de leurs collègues, et 32 % à estimer que l’impact de l’automatisation affectera moins de 10 % de leurs collègues.
Qui dit automatisation, dit compétences numériques, et dans ce domaine les salariés sont assez partagés sur la question de savoir si les entreprises disposent des compétences digitales ou des savoir-être nécessaires pour faire face aux enjeux à venir. Près de 1 sur 2 (49 %) estime que ses collègues ne possèdent pas les compétences numériques requises. La perception est nettement plus favorable en revanche lorsque l’on évoque les fameuses soft skills, à savoir ces compétences transverses qui reposent plus sur le savoir-être que sur le savoir-faire. Ainsi, 36 % seulement des répondants estiment que leurs collègues ne les maîtrisent pas.
La formation professionnelle apparaît comme incontournable dans cette période d’évolution accélérée. Elle est d’ailleurs aujourd’hui au cœur des dispositifs gouvernementaux pour répondre aux problématiques d’employabilité. Actuellement, 4 salariés sur 5 suivent à minima une formation par an (83 % des répondants), dont 21 % participent à 3 formations ou plus.
Pour acquérir de nouvelles compétences, les salariés ont majoritairement recours au numérique : 78 % ont suivi au moins un cours en ligne au cours de l’année écoulée (Mooc, webinar, e-learning...), et 67 % ont fait du présentiel. Globalement, la perception de l’utilité de ces formations est réelle pour 56 % des participants qui considèrent qu’elles les préparent bien pour l’avenir. Les 28 % qui pensent le contraire sont majoritairement ceux qui ont suivi des cours en présentiel.