Mauvaise nouvelle : la pression liée aux règles locales sur les données augmente. Bonne nouvelle : les nouvelles technologies d’architecture doivent permettre d’intégrer cette contrainte et d'automatiser la gestion des données.
Les DSI sont pris entre deux feux : d’un côté, le partage des données se heurte aux frontières géographiques et à la pression des règlementations spécifiques à chaque pays ; de l’autre, les attentes se font très fortes sur l’accès libre, compréhensible et exploitable aux données.
La souveraineté est la fois une nécessité, car elle participe à la sécurité des données stratégiques des entreprises, et une contrainte car elle impose un traitement spécifique de la gestion des données par région ou pays du monde.
Pour répondre à la pression, dans la majorité des entreprises la gestion des données – collecte, stockage, accès et traitement – reste cloisonnée aux départements et à la géographie de l’entreprise. L’explosion du volume des données et des demandes analytiques ne fait que décupler la problématique de la DSI.
Tant que la donnée restait structurée, c’est à dire compatible avec le modèle en tables de bases de données, la DSI avait l’illusion de conserver le pouvoir de consolider ces données, encore peu volumineuses. Le Big Data change aujourd’hui la donne, et offre le pouvoir d’une meilleure maitrise de la donnée, si la compétence suit...
Dans ces conditions, la souveraineté est subite comme une pression supplémentaire qui ne vient qu’augmenter le casse-tête de la gestion des données. C’est au contraire probablement une chance pour la DSI, en la forçant à prendre à bras le corps la question de la propriété des données, de la conformité réglementaire, et de l’architecture des données.
L’objectif est de rendre la donnée disponible, cohérente et contrôlée, et cela dans toute l’entreprise. C’est en réalité un chantier que la DSI aurait dû mener depuis longtemps, de savoir où sont stockées les données, qui y a accès, et qu’elles sont les limites commerciales et politiques (réglementaires).
Au DSI de mettre en place une feuille de route ‘souveraineté des données de l’entreprise’, avec une approche holistique de l’architecture, de la performance, de l’automatisation et de l’amélioration de la gestion des données.
Il n’y aura certainement pas d’approche unique pour résoudre la question de la propriété des données. Pour maîtriser la souveraineté des données, l’entreprise devra disposer d’une fonction de gestion des données inter-fonctionnelle, et rassembler les principales parties prenantes pour déterminer les objectifs en matière de qualité, d’uniformité, de collecte, de stockage et d’agrégation des données.
L’architecture des données devra également évoluer. Les processus traditionnels de gestion des données de base, de qualité et de gouvernance des données risquent de ne pas suivre le rythme.
Une approche fondée sur la souveraineté des données d'entreprise peut aider les entreprises à résoudre le problème épineux du maintien de la conformité aux exigences réglementaires et de confidentialité qui varie considérablement d'un pays à l'autre. Les DSI peuvent également déployer des solutions technologiques pour une conformité réglementaire globale.
La modernisation de la gestion des données s’impose, avec les support des contraintes liées à la conformité. Mais n’oublions pas que si le coût de la conformité aux diverses exigences réglementaires est substantiel, le prix de la non-conformité sera probablement encore plus élevé.
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