La majorité des entreprises utilisent des outils professionnels basés sur le cloud et se revendiquent « cloud-first ». En effet, selon IDC, les dépenses mondiales en services de cloud public ont atteint 545,8 milliards de dollars en 2022, soit une augmentation de 22,9 % par rapport à l'année précédente. Cette tendance a été renforcée par la pandémie, qui les a contraintes à une adoption accélérée du télétravail. Alors que ces pratiques se stabilisent actuellement, le cloud reste une priorité pour de nombreuses entreprises désireuses d’améliorer leur productivité et leur stratégie à long terme.

Toutefois, certains aspects du cloud méritent un examen approfondi. Le principe selon lequel il s’agit de l’option la moins chère n’est plus toujours vrai pour les entreprises qui vendent à leurs clients des plateformes ou des outils eux-mêmes basés sur le cloud. D’ailleurs, certains remettent aussi en question la rentabilité des fournisseurs cloud utilisant des hyperscalers, autrefois perçus comme des solutions économiques. La croissance exponentielle des volumes de stockage demandés par les entreprises a en effet créé des difficultés pour les hyperscalers. Leurs coûts d’exploitation ont augmenté en conséquence, ce qui a entraîné une répercussion sur leurs clients et les fournisseurs de SaaS ; ces derniers commençant à les reporter à leur tour sur leurs propres clients. Ce phénomène rend in fine le cloud plus cher que prévu, engendrant des modèles de tarification excessivement élevés avec des coûts se répercutant du fournisseur de SaaS au client final.

Pour limiter cette hausse, des entreprises optent pour un modèle de cloud hybride, alliant cloud public et privé ; d’autres optent pour un modèle 100 % privé. Une telle approche impose néanmoins de se doter d’une expertise interne et d’anticiper des coûts élevés de maintenance. Pour certains, cette solution est irréaliste du fait de capitaux insuffisants, d’une infrastructure informatique moderne ou d’un manque de compétences pour la bonne implémentation. De plus, l’adoption d’un tel modèle sans les ressources requises peut pénaliser les systèmes de cybersécurité, alors que les menaces sont de plus en plus nombreuses. Ceci peut faire barrage au choix d’un cloud privé et rendre impossible un tel changement de stratégie en matière d’infrastructure pour certaines entreprises.  

Choisir le bon partenaire

Toute entreprise souhaitant passer au cloud doit planifier son projet et choisir son fournisseur avec soin. Cela implique d’évaluer ses besoins spécifiques et d’identifier les solutions qui y correspondent auprès des partenaires envisagés. Cependant, une certaine transparence est indispensable de la part des fournisseurs concernant leur propre stratégie commerciale. Une entreprise cherchant à se développer peut notamment être confrontée à des augmentations de prix et doit avoir une idée claire de la manière dont son évolution peut affecter le prix du service fourni si elle veut être en mesure de planifier à long terme et continuer à offrir de la valeur à ses clients.

Il faut aussi impérativement comprendre les ambitions d’un partenaire cloud, en recueillant des informations sur sa viabilité, les fusions ou acquisitions susceptibles de le concerner, ainsi que ses objectifs d’innovation et de croissance. Ces facteurs auront une incidence durable sur les clients. Il est donc essentiel que les entreprises trouvent un partenaire cloud partageant les mêmes valeurs et stratégies, afin de garantir une expérience client sans heurts et s’épargner, dans la mesure du possible, des surprises désagréables à long terme.  

Les avantages du cloud

Une stratégie d’entreprise basée sur le cloud offre des avantages commerciaux inégalés, telles que des infrastructures informatiques plus flexibles et plus rentables. Si l’on se donne les moyens de former les équipes et de faciliter son adoption dans l’ensemble de l’entreprise, le cloud computing permet aussi de fonctionner plus efficacement et d’obtenir des données commerciales en temps réel où que l’on se trouve. Les équipes sont alors en mesure d’accéder à leurs fichiers et applications depuis n’importe où, un atout majeur à l’ère du travail hybride.

Il permet aussi d’automatiser de nombreux processus, ce qui représente un gain de temps et de main-d’œuvre considérable pour les entreprises. On peut également utiliser le cloud pour garantir une expérience client de meilleure qualité, grâce à une vision sur l’ensemble du parcours client et à la possibilité d’accélérer les processus associés à son engagement. Enfin, cette approche peut fournir des informations détaillées en direct pour faciliter une prise de décision rapide et avisée. Avec le cloud, une entreprise gagne en agilité, en flexibilité et en capacité d’adaptation. Les utilisateurs accèdent en effet à des informations qui permettent d’anticiper certains risques ou turbulences et de prendre les mesures nécessaires avant que ceux-ci n’aient un impact sur leurs performances. On peut donc s’adapter à la demande beaucoup plus facilement et plus rapidement.

Les économies réalisées avec un fournisseur bien choisi constituent un autre avantage. Le cloud permet notamment une réduction considérable des dépenses informatiques en limitant les montants aux investissements initiaux, mais aussi en offrant une tarification indexée sur la consommation et un coût total de possession réduit dans la durée. Tous ces avantages aident à rester compétitif sur n’importe quel marché.  

Les risques du cloud

Un risque émergent et majeur : la possibilité d’une augmentation significative des prix du cloud au fil du développement d’une entreprise, ce qui peut entraîner des conséquences sur les autres services. De telles hausses peuvent obliger à des coupes budgétaires dans des domaines tels que le recrutement ou le marketing, ou contraindre à reporter des coûts sur les clients.

Le prestataire retenu doit également être capable de protéger les données de l’entreprise. En effet, les cyberattaques et les fuites de données peuvent entraîner des pertes d’information, d’argent ou de réputation. Toutefois, la plupart des fournisseurs de SaaS disposent d’une expertise en la matière bien supérieure à celle des entreprises ayant fait le choix de stocker leurs données en interne. Si l’investissement dans le cloud apporte d’énormes avantages, les risques doivent donc être évalués avec soin afin d’informer les stratégies d’implémentation et d’aider les clients à profiter de tous les avantages du cloud.  

Une vision plus large

En plus des avantages déjà évoqués, le cloud computing a des retombées socio-économiques positives plus larges, en offrant davantage d’opportunités, en réduisant les barrières géographiques et en élargissant les viviers de talents disponibles. Le cloud permet en effet aux individus d’exercer leur profession depuis l’endroit de leur choix, ce qui leur octroie une plus grande flexibilité et permet un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Grâce au télétravail, les employés ne sont plus contraints de déménager dans les grands centres urbains, ce qui est positif pour les communautés locales et contribue à leur prospérité. Côté entreprises, elles peuvent donc élargir leur base de recrutement et les libère de toutes restrictions géographiques.

Dans une période économique difficile, marquée par l’incertitude et l’instabilité, les entreprises doivent adopter une perspective à long terme dans leur stratégie en matière de cloud. Celles qui envisagent d’adopter ce type de modèle doivent examiner attentivement tous les facteurs clés afin de profiter de tous ses avantages. Cela implique une évaluation et une planification stratégique reflétant ses objectifs.

Avec la bonne approche, le cloud computing peut offrir une valeur ajoutée très conséquente et aider les entreprises à gagner en résilience pour mieux faire face aux soubresauts du marché, aujourd’hui comme demain, et bénéficier pleinement de toutes les promesses du cloud.

Par Sridhar Iyengar, ManagingDirector Europe chez Zoho