Alors que c’est un secteur en pleine croissance, propice à l’innovation et à l’emploi, le numérique reste encore aujourd’hui très peu investi par les femmes. Tous métiers confondus, elles ne représentent que 30 % des effectifs. C’est pourquoi bon nombre d’entreprises s’engagent à changer cette situation, à l’image du groupe La Poste, qui organise chaque année les « Coups de Cœur #FemmesduNumérique », un concours valorisant la place et la capacité d’innovation des femmes dans le numérique.

C’est incontestable : les femmes sont sous-représentées dans le domaine du numérique. Ce secteur compte à peine 30 % de femmes dans ses effectifs, contre 46,8 % tous métiers confondus, selon le collectif Femmes@numérique.

Un fossé qui se creuse encore plus dans le cas des profils les plus techniques, avec 20 % des postes d’ingénieur et cadre d’études, technicien d’études, recherche et développement en informatique occupés par des femmes. Ces dernières ne représentent que 16 % des métiers de technicien d’étude et de développement en informatique.

De plus, lorsque l’on regarde la position hiérarchique des femmes dans le digital, on observe que plus il y a de responsabilités, moins elles sont représentées : seulement 15 % des femmes exercent aujourd’hui à un haut niveau hiérarchique.

La faible part des femmes dans le digital s’explique par les stéréotypes de genre ancrés dans la société supposant qu’elles n’ont pas les capacités pour ces métiers. Des barrières psychologiques qui impactent inévitablement le choix d’orientation puisque seules 37 % des filles envisagent de faire une école d’ingénieur ou d’informatique, contre 66 % des garçons, selon une étude d’Ipsos. Pourtant, 54 % des lycéennes sont intéressées par les matières scientifiques en général, et 56 % par le numérique / l’informatique.

Les biais sexistes freinent aussi les femmes à créer leur entreprise. D’après Femmes@numérique, seulement 8 % des femmes exerçant dans le digital ont fondé une startup. Et celles qui se sont lancées se heurtent à des barrières, comme le financement.

Les hommes ont par exemple levé 1,6 fois plus de fonds que les femmes en 2021, selon le baromètre réalisé par Sista et Boston Consulting Group (BCG). Aucune levée de fonds au-delà de 50 millions d’euros n’a été effectuée par une équipe 100 % féminine cette même année. En outre, les équipes de femmes sont 4,3 fois moins bien financées que celles intégralement masculines.

C’est la raison pour laquelle de plus en plus d’entreprises françaises s’engagent à faire bouger les lignes. On peut notamment citer le groupe La Poste, qui organise cette année la 5ème édition des « Coups de Cœur #FemmesduNumérique », un concours destiné à valoriser la place et la capacité d’innovation des femmes dans le digital.

Plus précisément, ce concours met en lumière les femmes entrepreneures portant un projet innovant dans le numérique responsable (application, plateforme, objet connecté…) ou une solution au service du numérique (service de promotion du numérique, service d’inclusion du numérique…). Les initiatives doivent s’inscrire dans des secteurs clés comme la santé, le développement local, la lutte contre les inégalités, les enjeux environnementaux ou encore la solidarité.

Les femmes souhaitant participer ont jusqu’au 31 mars pour candidater via une plateforme dédiée. « Deux projets seront ensuite présélectionnés par région en fonction de leur caractère innovant, de la pertinence de la solution proposée, et de l’impact positif sur la société, l’économie et l’environnement. Deux autres critères seront observés par les jurys régionaux : le besoin réel d’un financement participatif et la capacité à mobiliser le public autour du projet. Les deux projets retenus par région seront ensuite départagés par un vote du public organisé du 9 au 31 mai », indique La Poste.

Chaque lauréate régionale recevra une contribution de La Poste de 2 000 euros. Les entrepreneures profiteront aussi d’un accompagnement personnalisé pour lancer une campagne de financement participatif sur la plateforme KissKissBankBank.