La dématérialisation des bulletins de paie gagne du terrain en France. Selon la 5e édition du Baromètre de la dématérialisation des documents RH réalisé par OpinionWay pour Digiposte (service opéré par Docaposte, filiale de La Poste),
63 % des salariés reçoivent aujourd’hui leur bulletin de paie au format numérique, contre seulement 42 % en 2020.
Cette évolution souligne une adoption accrue des solutions digitales par les salariés, bien que des préoccupations concernant la sécurité des données persistent.

Une adoption digitale en hausse

L'étude, qui a interrogé 2 512 salariés, révèle que la dématérialisation des bulletins de paie est largement portée par les outils comme les coffres-forts numériques. Ces plateformes sont appréciées pour leur accessibilité, leur sécurité et leur hébergement des données en France ou en Europe. Près de 69 % des salariés utilisent ces outils, loin devant l’envoi par intranet RH (14 %) ou par email (16 %).

Le bulletin de paie reste un document incontournable : 97 % des salariés le considèrent important, dont 43 % jugent qu'il est extrêmement important. Trois salariés sur quatre consultent régulièrement leur fiche de paie, notamment pour vérifier leur rémunération
(80 %). Les jeunes (18-24 ans) se montrent particulièrement assidus, avec 86 % d’entre eux qui la consultent régulièrement.

Des inquiétudes persistantes

Malgré ces avancées, l’adoption du format numérique suscite des préoccupations. Plus de huit salariés sur dix expriment des craintes concernant les risques associés à la numérisation des documents RH. Les principales inquiétudes portent sur l’utilisation frauduleuse des données (41 %) et le vol de données personnelles (29 %).

Dans ce contexte, l’hébergement des données en France ou à minima en Europe émerge comme une solution rassurante : 72 % des salariés le jugent important. La confiance envers les coffres-forts numériques est notable, avec 90 % des utilisateurs convaincus de la sécurité de leurs documents et 96 % satisfaits de ces outils.

Elargissement des usages

La centralisation des bulletins de paie dans des coffres-forts numériques ouvre la voie à de nouveaux usages. Les salariés expriment un fort intérêt pour la dématérialisation de l’ensemble des documents RH. Plus de la moitié souhaiteraient y sauvegarder leurs contrats de travail (57 %), leurs documents de formation (52 %) et leur convention
collective (51 %).

L’appétence pour ces solutions s’étend même à la sphère personnelle, avec 66 % des salariés qui aimeraient recevoir leur avis d’imposition directement dans leur coffre-fort numérique. Par ailleurs, 73 % des sondés démontrent de l’intérêt pour la signature électronique de contrats et avenants via cette plateforme.

Une progression notable dans les petites structures

Si l’usage des solutions numériques est davantage répandu dans les grandes entreprises (81 %) et les ETI (78 %), les TPE ont enregistré la plus forte progression depuis 2020, passant de 14 % à 34 %.

Cependant, la remise en main propre du bulletin de paie demeure encore courante dans ces petites structures (46 %), indiquant que certaines résistances au numérique persistent.

Des freins à surmonter

Selon le baromètre Digiposte, des obstacles restent présents malgré les atouts de la dématérialisation. La résistance au changement (47 %), les inquiétudes sur la sécurité des données (38 %) et le manque de confiance dans les outils digitaux (31 %) ralentissent encore l’adoption de ces solutions.

Un besoin de communication est également mis en évidence. De nombreux salariés ignorent comment accéder à leurs documents en cas de départ de l’entreprise : 26 % pensent qu’ils devront tout imprimer avant de partir, alors que le coffre-fort numérique offre un accès nominatif et personnel.

Une transition numérique à accompagner

D’après le directeur adjoint de Digiposte Bertrand Dolbeau, cette étude prouve que la digitalisation des documents RH répond aux besoins des salariés. Elle nécessite toutefois un accompagnement et une réassurance afin de favoriser une large adoption.

Un des moyens pour cela est d’utiliser des solutions de confiance qui peuvent apporter « une réponse sécurisée et pédagogique pour accompagner les entreprises dans cette transition numérique », conclut Bertrand Dolbeau.