L’évolution très rapide des technologies, les incertitudes économiques, sociales et géostratégiques rendent les prévisions incertaines dans le domaine de l’IT. Le rapport du Cigref dessine plusieurs pistes possibles dans cinq enjeux clés.
Concernant la transition environnementale qui va exiger des efforts très significatifs pour les entreprises, le Cigref rappelle qu’en 2023, le numérique représentait 3 à 4 % des émissions de GES dans le monde. La course aux innovations technologiques induit une consommation accrue d’énergie, notamment, pour le traitement des données massives des LLM (modèles de langage) des intelligences artificielles. Les efforts portent sur le développement d'une autonomie stratégique dans la fabrication du hardware ou sur l’optimisation du code informatique.
La cybersécurité, une tâche sans fin
Dans ce domaine, les progrès technologiques tels l’IA ou l’IA générative, servent aussi bien les intérêts des entreprises que des pirates. En 2023, les attaques par ransomware ont augmenté de 12 % en France, celles par déni de service (DdoS) de 150 % en 2022 et les failles Zero Day ont progressé de 49 % de 2022 à 2023. Dans la décennie 2030-2040, de nouvelles technologies vont arriver à maturation, notamment le quantique qui transforme déjà en profondeur les protocoles de chiffrement en prévision des risquessur la sécurité des données.
La responsabilité des entreprises pour que le numérique devienne facteur de cohésion sociale
Les entreprises et les gouvernements doivent s'engager à garantir la protection de la vie privée, la transparence dans la collecte et l'utilisation des données, ainsi que la sécurité des infrastructures numériques. L’Europe, championne mondiale des réglementations, a mis en place le DSA (Digital Services Act) pour encadrer les activités des GAFAM. Les entreprises prennent conscience de la fracture numérique dans leurs propres organisations. Revers de la médaille de la numérisation globale des entreprises et individus, elle peut, notamment, favoriser l’avènement d'un État autoritaire et sécuritaire qui disposait d’un contrôle fort sur les internautes européens.La souveraineté numérique, un objectif désirable mais lointain
L’UE est actuellement en situation de dépendance excessive à l’égard de 137 produits stratégiques dont plusieurs sont d’importance vitale pour l’industrie du numérique. De plus, elle peine à mobiliser les efforts financiers nécessaires pour rattraper les deux géants, Etats-Unis et Chine. Les difficultés à mettre en place une initiative souveraine comme GAIA-X sur le cloud et le projet incertain Critical Raw Materials Act sur l’approvisionnement sûr et durable en matières premières ne plaident pas en faveur d’une vision optimiste de la souveraineté de l’UE.Comment le numérique peut améliorer la qualité de vie au travail et la qualité de l’emploi
Selon une note publiée par France Stratégie, six facteurs majeurs déterminent un emploi de qualité : les salaires, les conditions d'emploi, les conditions de travail, le temps de travail, les trajectoires et carrières, ainsi que la représentation collective des collaborateurs auprès de leur hiérarchie. Les causes environnementales, le respect de l’égalité homme/femme, les droits de l’homme, et les implications dans des conflits, sont désormais des critères essentiels pour nombre de postulants à un emploi.Dans le futur, les entreprises devront mieux intégrer les outils numériques pour améliorer l'accomplissement professionnel de leurs collaborateurs.