Entreprises de services numériques, cabinets conseil, éditeurs de logiciels et plateformes cloud : tous les secteurs du numérique ont marqué le pas en France au premier semestre. Une baisse liée à la faible croissance globale de l’économie en France en 2024.

Numeum, syndicat professionnel de l’écosystème numérique en France, a publié les résultats de son enquête semestrielle commandée au cabinet PAC. Un prochain bilan sera publié en décembre en fonction de la situation politique incertaine de la France qui va bousculer les paramètres sociaux-économiques de manière inédite.

Pour l’heure le fléchissement de la croissance reste limité, après une croissance de +6,5 % en 2023, le marché du numérique ne devrait croître que de +5 % en 2024. Ce marché qui représente 5,5 % du PIB, avec un montant total de 70,4 milliards d’euros, subit le contrecoup de la baisse des commandes pour les entreprises du secteur. Comme indiqué dans l’infographie ci-dessous, la croissance reste encore satisfaisante avec +9,6 % pour les éditeurs et plateformes cloud, les principaux moteurs, +2,1 % pour les ESN et 3,4 % pour les cabinets conseil (ICT).

Cloud, Data, sécurité, sécurité, numérique responsable : les leviers de la croissance du numérique

L’enquête de Numeum montre qu’au delà du cloud, principal levier, des marchés de taille réduite émergent mais avec une croissance très forte comme celle du « numérique responsable » et l’IA. En 2024, le cloud devrait garder son rôle de locomotive du secteur avec +14,2 % de croissance prévisionnelle. Le traitement de données massives représenterait +16,8 % de croissance, la collecte et l’usage de la donnée étant cruciaux pour développer les ventes. La sécurité continuera de croitre avec un taux de croissance de 10,6 % de croissance prévue pour parer aux attaques et à l’application des règlementations de l’UE (Cra, Nis2, IA Act).

Enfin, l’IA générative (IAGen) devrait connaitre une ascension fulgurante de 35,7 % en 2024. Pour les entreprises du secteur, l’IAGen serait une source d’opportunités d’amélioration (70 %) et de business (50 %). Seules 9 % des entreprises du secteur la considèrent comme une forte menace pour l’emploi. La majorité des organisations (85 %) l’ont déjà intégrée dans leurs processus interne.

Le numérique responsable, un oxymore ?

Le cloud, l’IAGen consomment beaucoup d’énergie. L’institut de recherche SemiAnalysis explique, notamment, que si l’IAGen est intégrée dans chaque recherche Google, la consommation quotidienne pourrait être de 80 GWh et la consommation annuelle de
29,2 TWh. L’empreinte carbone du numérique, qui augmente de 6 %/an en moyenne, représentait déjà 3 à 4 % des émissions mondiales aujourd’hui (The Shift Project, 2021). Les entreprises du numérique doivent donc faire un sérieux effort pour limiter cette croissance des GES (gaz à effet de serre) même si ce secteur n’est pas le principal contributeur dans ce domaine.

Numeum indique que 58 % des entreprises du numérique ont déjà mis en œuvre des actions spécifiques en faveur d’un numérique responsable, autour de 3 axes : l’impact environnemental, l’inclusion et la confiance numérique. Noter que 77 % d’entre elles ont prévu d’intensifier leurs actions dans ces domaines. Parallèlement, 74 % des entreprises du numérique répondent à au moins un appel d’offres ayant des critères RSE (Responsabilité sociale et environnementale).

Il est certain que la transformation pour faire face au réchauffement climatique ne se fera pas sans les outils numériques.