L’intelligence artificielle est le moteur principal pour l’innovation dans l’IT, selon le dernier baromètre de Numeum. Quelque 81 % des entreprises interrogées placent l’IA en tête de leurs priorités d’investissement. Mais cette ambition se heurte au manque de ressources financières.

À l’heure où l’Union européenne affirme vouloir mobiliser 200 milliards d'euros pour soutenir l’IA, issus majoritairement des grands groupes, il reste encore à préciser une feuille de route au-delà des effets d’annonce. Le baromètre de Numeum, syndicat patronal du numérique, explique que le manque de ressources financières est le premier obstacle pour développer l’innovation. L’intelligence artificielle et la cybersécurité s’imposent aujourd’hui comme des priorités stratégiques, reste à les financer, ce qui est l’objet
du Baromètre.

Le graphique ci-dessous montre une progression d’environ 10 % des investissements dans l’innovation par rapport à 2023 dans ces deux secteurs technologiques. En tête des priorités, l’IA représentait, en 2024, 81 % des réponses à l’enquête.

Le cloud est encore dans le trio de tête, mais marque un peu le pas.

Source : Numeum

L’intelligence artificielle s’impose comme le moteur principal de l’innovation dans le secteur numérique, avec 81 % des entreprises interrogées qui la placent en tête de leurs priorités d’investissement en R&D, soit une progression de 10 points par rapport à 2023.

La cybersécurité occupe la deuxième place, mais il faut mettre ce chiffre en rapport avec la baisse des primes de cyberassurances, véritable miroir de l’impact réel des cyberattaques. D’une part, les entreprises paient de moins en moins les rançons et d’autre part, elles ont renforcé leurs défenses numériques.

Les freins liés au financement

L’accès aux financements publics tels le CIR (crédit impôt recherche) se complexifie, mais plus de la moitié (56 %) des entreprises trouvent ce dispositif d’aide accessible. Il s’agit d’une forte baisse de 16 points par rapport à 2023. Comme en 2022 et 2023, moins de 40 % des entreprises jugent « facile à plutôt facile » l’obtention de financements. Un constat encore plus prégnant pour les Entreprises de Services du Numérique (ESN) et d’Ingénierie et de Conseil en Technologies (ICT).

Autre indicateur, plus optimiste, 64 % des répondants estiment qu’il est facile d’innover en France, mais 48 % des entreprises interrogées signalent que les délais d’obtention des crédits de recherche sont trop longs dépassent les sept mois. À noter, 43 % des répondants (soit -5 % par rapport à 2023) jugent les dispositifs d’aide publique suffisants. Une proportion plus faible chez les ESN, soit 40 % (-16 %) des répondants qui le pensent.

En contrepoint de ces opinions, il faut rappeler que le crédit d’impôt recherche (CIR) est la première dépense fiscale de l’Etat à destination des entreprises. Son montant pour 2024, culminait à 7,6 milliards d’euros, soit l’équivalent du budget du ministère de l’Agriculture selon notre confrère Le Monde. Est-ce, au moins partiellement, une niche fiscale dont il faudrait établir le bilan et l’efficacité eu égard à l’importance des dépenses
publiques engagées ?