Dans un contexte de transformation numérique accélérée, après le stress test grandeur nature qu’a constitué la crise du Covid, les entrepôts et, plus largement, la chaîne logistique, se trouvent au cœur des mutations stratégiques des entreprises. L’essor du commerce en ligne, la pression croissante sur les délais de livraison et les exigences accrues en matière de traçabilité et de personnalisation des services ont profondément remodelé le secteur. Aujourd’hui, les entreprises évoluent dans un environnement où l’optimisation des coûts, la flexibilité des opérations et la fiabilité des flux logistiques sont devenues des impératifs concurrentiels.
L’étude Warehousing Vision Study 2025 publiée par Zebra Technologies met en lumière un impératif stratégique pour les entreprises : accélérer l’automatisation des entrepôts afin de répondre aux enjeux de productivité, de sécurité et de gestion des flux logistiques. Face à l’essor du commerce en ligne, à la croissance des volumes de commandes et à la complexité des opérations de distribution, les entreprises modernisent leurs infrastructures, sous peine de voir leur compétitivité s’éroder.
IA et RA en tête de liste, en attendant la robotisation
L’adoption des technologies émergentes constitue un levier central de cette transformation. En Europe, 60 % des responsables d’entrepôt prévoient d’intégrer l’intelligence artificielle et la réalité augmentée dans leurs opérations d’ici cinq ans. Parallèlement, 61 % envisagent d’augmenter leurs investissements pour moderniser leurs entrepôts et 62 % projettent d’accélérer ces initiatives d’ici 2029. Cette dynamique s’inscrit dans un contexte de forte expansion du secteur : selon Interact Analysis, la superficie mondiale des entrepôts devrait croître de 27 % d’ici 2030, atteignant 3,9 milliards de mètres carrés contre 3,06 milliards en 2023. Cette extension s’accompagne d’une augmentation des coûts de main-d’œuvre, avec un taux de croissance annuel composé de 7 % jusqu’en 2030.Si cette modernisation est perçue comme une nécessité par les dirigeants, elle est également plébiscitée par les travailleurs de terrain. Selon l’étude, 73 % jugent qu’ils passent trop de temps sur des tâches répétitives qui pourraient être automatisées, tandis que 67 % constatent un manque de personnel qualifié. Cette situation se traduit par des inquiétudes croissantes : 73 % des travailleurs s’inquiètent des conditions de sécurité dans des entrepôts de plus en plus fréquentés, et 66 % redoutent la fatigue physique et l’épuisement. Dans ce contexte, l’utilisation de robots collaboratifs, de terminaux mobiles et d’outils de gestion intelligents apparaît comme une solution clé. En Europe, 92 % des employés estiment que ces technologies faciliteraient leur travail et amélioreraient
leur quotidien.
Les délais de livraison, un défi majeur
Les dirigeants d’entrepôt doivent également faire face à des défis opérationnels majeurs. Plus de la moitié des responsables peinent à maintenir des taux de remplissage satisfaisants et à préparer les commandes dans les délais imposés par les accords de niveau de service. L’exactitude des commandes et la gestion des expéditions figurent parmi les principales préoccupations. L’essor du commerce en ligne accentue ces difficultés, 40 % des responsables européens citant la rapidité de livraison comme un défi majeur. Malgré l’adoption croissante de nouvelles technologies, l’écart entre les attentes des clients et la capacité des entrepôts à y répondre se creuse, rendant l’automatisation encoreplus incontournable.
L’intelligence artificielle est perçue comme un facteur clé d’optimisation. En Europe, 73 % des responsables estiment qu’elle contribuera à mieux identifier les risques et prévenir les accidents, tandis que 79 % considèrent qu’elle améliorera la gestion des stocks et l’optimisation de l’espace disponible. De plus, 82 % jugent que l’équipement des employés en outils technologiques leur permettra de dépasser leurs objectifs de productivité tout en réduisant la fatigue physique. L’automatisation vise également à limiter les erreurs, à améliorer l’efficacité des opérations et à garantir le respect des engagements contractuels, avec 71 % des responsables citant la réduction des erreurs comme un facteur déterminant de leur stratégie de modernisation.
Le non-respect du niveau de service, un coût financier élevé
Toutefois, cette transformation ne pourra réussir sans une vision claire et structurée de son adoption. L’étude de Zebra souligne la nécessité d’accompagner les dirigeants pour éviter des déploiements trop lents ou mal adaptés aux réalités du terrain. Selon Andres Boullosa, responsable mondial de la stratégie des entrepôts chez Zebra Technologies, les employés consacrent encore trop de temps à des tâches répétitives qu’ils n’apprécient pas et qui pourraient être automatisées. Cette situation doit évoluer pour garantir des conditions de travail optimales et améliorer la satisfaction des employés.L’étude met également en évidence des spécificités régionales. En Asie-Pacifique, 88 % des décideurs considèrent que le non-respect des accords de niveau de service représente un coût financier élevé. En Europe, la sécurité reste une préoccupation majeure, avec 73 % des employés exprimant des craintes quant aux risques de blessures. En Amérique latine, 70 % des dirigeants voient dans la réduction des erreurs le principal moteur de l’automatisation. En Amérique du Nord, 88 % des décideurs estiment que l’adoption de nouvelles technologies est essentielle pour rester compétitif dans une économie marquée par l’instantanéité des attentes des consommateurs.
L’étude Warehousing Vision Study 2025 de Zebra Technologies confirme que les entreprises, confrontées à une pression accrue en matière de coûts, de délais et de productivité, envisagent d’adopter des technologies basées sur l’intelligence artificielle, la robotique et l’automatisation.