La GMIC 2016, Global Mobile Internet Conference 2016, s’est tenue à Pékin. L’occasion de confirmer que le cœur des technologies mobiles s’est déplacé vers l’Asie.
Si vous voulez découvrir l’avenir de la mobilité, ne vous déplacez plus à Barcelone, ou à Las Vegas, ou encore sur la Silicon Valley, rendez-vous dans l’Empire du Milieu, la Chine. La Global Mobile Internet Conference 2016 a été l’occasion de découvrir ce que nous réservent les géants chinois des technologies.
Nous évoquons les 5 tendances de la mobilité décryptées sur la GMIC :
Changement de paradigme pour l’internet des Objets
Le marché des objets connectés (wearables) sera global ou ne sera pas. Hors les montres connectées — un marché où tous les acteurs avancent en ordre dispersé, mais contre une seule cible, Apple — le marché des objets connectés demeure un marché d’innovation, dominé par des petits acteurs. Cela ne devrait pas durer, car l’équilibre entre innovation et industrie ne pourra se faire qu’avec une vision globale. Ce qui signifie de changer un paradigme de l’IoT, et ne plus évoquer l’Internet of Things mais l’Internet ON Things, soit le produit qui doit devenir le média, et non plus le support d’un média externe.
La réalité virtuelle
Si l’actualité de la réalité virtuelle (VR) est principalement américaine, partagée entre Google et Facebook (Oculus), c’est en Chine que le marché frétille, et cela de plus en plus. Bien sûr, c’est l’industrie qui montre ses crocs, avec une multiplication des fabricants de casques VR, pour un marché estimé à 200 millions d’équipements en 2020. Mais surtout, constatant la pauvreté des marchés physiques (magasins) en Asie, ce sont tous les opérateurs du web, Alibaba en tête, qui fourbissent leurs armes, et expérimentent des offres en ligne autour de la vidéo, des jeux et du social.
La santé
Un des gros points forts de ces conférences, le mobile au service de la santé. Le smartphone n’est qu’un intermédiaire entre le patient, les médecins, les hôpitaux, et éventuellement l’industrie. En Chine, et plus généralement en Asie, le débat ne porte pas sur les données personnelles, mais sur la qualité de la collecte des données et leur exploitation. Le smartphone devient ainsi support de soins. Mais attention aux risques d’abus, le lien entre les acteurs du web et l’industrie de la santé est ici pointé du doigt, même par les autorités chinoises !
L’automobile connectée... et autonome
Ce n’est pas anodin si la GMIC se déroule en parallèle avec l’AutoShow de Pékin. L’industrie automobile chinoise n’a cessé de progresser ces dernières années en matière d’innovation, intégrant dans leurs véhicules destinés au monde occidental, et cela dès les produits d’entrée de gamme, de nombreuses technologies. Les géants chinois de l’industrie entendent continuer sur cette voie, et personne ne veut rater les marches qui s’annoncent, qu’il s’agisse de l’automobile électrique, l’automobile connectée ou l’automobile autonome. Une progression à marche forcée, qui en oublie les modèles économiques, mais peu importe, les constructeurs chinois seront bien là en même temps que leurs grands concurrents.
Le C2B (Consumer to Business)
L’explosion de l’e-commerce chinois rebat les cartes, à la surprise générale, en particulier des Chinois eux-mêmes. Pas d’annonce particulière, en-dehors de l’identification de la problématique, mais rendez-vous pris dès l’année prochaine pour les premières réponses. L’industrie chinoise va investir sur l’étude des comportements d’achat. Le plus gros challenge sera d’apporter de la qualité au commerce web, car si les pays occidentaux sont victimes des contrefaçons chinoises, le web chinois est également le support des ventes en interne des mêmes produits. Ce qui entraîne une guerre des prix dont tout le monde se passerait. Les premiers enjeux, pour les marques qui jouent aujourd’hui les mêmes cartes marketing que leurs homologues occidentales, sont simples : être présentes et connectées, proposer du contenu ‘utile’, et être réactives.
En conclusion
Plus que les produits, c’est l’occidentalisation des entreprises chinoises sur leur marché natif qui aura le plus surpris les visiteurs de la GMIC. Certes, ils ciblent leur gigantesque marché local, que les lois chinoises restrictives protègent des géants occidentaux. Mais ils démontrent également que ces entreprises ont bien intégré notre modèle, jusqu’à le copier, ce qui ne nous surprendra pas. En revanche, avec par exemple et pour ne citer que celui-là, l’ouverture de l’industrie chinoise aux startups chinoises, la Chine s’est engagée dans sa mutation vers toujours plus de digital, ce qui pourrait lui donner de nouveaux arguments qui risquent de manquer à nos entreprises...
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