Si elle n’est pas traitée à temps, la dette technique peut devenir un tueur silencieux qui étouffe sa victime à petit feu. Et si elle ne l’étouffe pas, pour de nombreuses organisations, la dette technique devient petit à petit un obstacle important aux efforts de transformation de l'entreprise.

L’expression dette technique désigne les conséquences de la mise en œuvre, le plus souvent par empilement de solutions informatiques et de logiciels dépassés. Elle fait référence aux efforts et au coût supplémentaires qui seront nécessaires pour maintenir et mettre à jour le système en raison des raccourcis pris lors des différentes évolutions du SI. La dette technique peut s'accumuler au fil du temps et avoir des effets négatifs importants sur l'évolution du système d'information et la productivité. Avec le temps, elle obère non seulement les capacités de l’entreprise, mais elle devient un obstacle à l’évolution du SI.

D’après un article publié par McKinsey, les coûts de la résolution des problèmes technologiques posés par les infrastructures (applicatives et matérielles) peuvent peser lourdement sur les ressources d'une entreprise, représentant jusqu'à 40 % des bilans informatiques. Ce problème est particulièrement aigu pour les entreprises qui atermoient avant de moderniser leur pile technologique pour rester compétitives.  

Jusqu'à 40 % des bilans informatiques

L’article cite l’exemple d’une société confrontée à ce défi, une grande entreprise B2B qui envisageait des dizaines d'initiatives de modernisation. Cependant, 70 % de ces initiatives nécessitaient des investissements technologiques beaucoup plus élevés que prévu en raison d'une pile technologique complexe qui s'était construite au fil des années avec des empilements rapides et ponctuelles. Cette situation a contraint l'entreprise à réduire ses investissements et à renoncer à une importante opportunité d'expansion des marges. Cependant, les problèmes non résolus ont continué à s'aggraver et à miner les projets futurs, entraînant des problèmes techniques permanents qui ont interrompu le projet.

Selon une étude citée par McKinsey, 71 % de l'impact des transformations de l'entreprise dépendent de la technologie. La dette technique représente jusqu'à 40 % des bilans informatiques et ajoute 10 à 20 % au coût de tout projet. La résorption de cette dette technique peut permettre aux ingénieurs de consacrer plus de temps à des produits et services générateurs de valeur, de réduire les coûts et d'améliorer le temps de fonctionnement et la résilience. « Il est essentiel de réduire la dette technique pour devenir une entreprise à la pointe de la technologie, où la technologie est le moteur de la croissance et de la productivité », affirment les rédacteurs de l’article.  

Identifier par où commencer

Le défi pour les organisations est d'identifier par où commencer à rembourser la dette technique. La dette technique est le résultat d'une série de pratiques, notamment les corrections temporaires, les solutions obsolètes, le fait de privilégier la rapidité d'exécution au détriment des avantages à long terme, ou la mise en œuvre de solutions ponctuelles. Les DSI estiment que la dette technique représente 20 à 40 % de la valeur de l'ensemble de leur parc technologique, et les entreprises dont la dette technique est élevée sont plus susceptibles d'avoir des modernisations informatiques incomplètes ou annulées.

Pour échapper au cercle vicieux de la dette technique, les organisations doivent travailler ensemble pour identifier des solutions qui leur permettent d'être compétitives et de créer de la valeur. L'entreprise peut se sentir dépassée par la tâche et vouloir déléguer le problème à l'informatique, mais les deux parties doivent travailler ensemble pour déterminer les aspects de la dette technique qui sont les plus liés à la valeur. Une approche mal ordonnée peut se traduire par une dépense de temps et d'argent sans grand changement dans le profil de la dette technique.  

L’obsolescence est proportionnelle à la vitesse des évolutions technologiques

En conclusion, la dette technique est un tueur silencieux des efforts de modernisation technologique qui peut entraver de manière significative les initiatives de transformation de l'entreprise. Il est essentiel de résorber la dette technique pour devenir une entreprise à la pointe de la technologie, où la technologie est le moteur de la croissance et de la productivité.

Pour commencer à résorber la dette technique, les organisations doivent déterminer les aspects de la dette technique qui sont le plus liés à la valeur et travailler ensemble pour identifier des solutions qui leur permettent d'être compétitives et de créer de la valeur. En fin de compte, la dette technique est un mouvement perpétuel, car l’obsolescence est proportionnelle à la vitesse des évolutions technologiques.